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Faut-il (vraiment) nager en amplitude ?

Nager en amplitude, c'est essayer de parcourir une grande distance à chaque mouvement. On évalue généralement l'amplitude en comptant le nombre de mouvements effectués par longueur. Plus ce nombre est faible et plus l'amplitude est importante (à condition, bien sûr, de faire toujours les mêmes coulées en début de longueur).

Dans cet article, nous allons voir ce que cela peut apporter en compétition, et à l'entraînement.

En compétition : ce n'est pas la meilleure amplitude qui gagne !

L'idée de nager plus en amplitude pour gagner en performance a été beaucoup développée dans les années 90. Le constat était alors que les nageurs atteignaient en compétition des vitesses de plus en plus grandes en nageant avec des amplitudes de plus en plus élevées, même si la fréquence de leurs mouvements diminuait parallèlement. Le graphique ci-dessous, issu d'une étude réalisée en 1999 par Patrick Pelayo, illustre ce phénomène dans l'épreuve du 100 mètres nage libre.

évolution des performances et de l'amplitude sur 100m

Ces données étaient très étudiées à l'époque et beaucoup prévoyaient que cette évolution se poursuivrait. Cela ne s'est pas réalisé. Aujourd'hui, les meilleurs nageurs du monde sur 100 mètres nage libre vont plus vite mais leur amplitude est moins importante que les nageurs des années 90 (la fréquence de leurs mouvements est donc plus élevée).

Sur les épreuves plus longues, on peut observer aujourd'hui des amplitudes très variables selon les nageurs. Tous n'adoptent pas une grande amplitude. Une étude néerlandaise de 2010(1) apporte une explication intéressante à cela : pour une vitesse donnée, la dépense énergétique est optimale à une certaine amplitude (amplitude idéale qui est variable selon le nageur). Lorsqu'on s'écarte de cet optimum personnel, que ce soit en nageant avec plus d'amplitude ou plus de fréquence, la dépense énergétique augmente assez sensiblement.

Le premier enseignement est donc qu'en compétition, l'amplitude n'est pas l'arme absolue. Vous devriez plutôt rechercher le meilleur compromis entre amplitude et fréquence. Pour trouver ce point idéal, vous pouvez faire différents essais à vitesse de course en prenant note de vos sensations.

A l'entraînement, un outil à ajouter à ses séances

La question se pose différemment à l'entraînement, notamment lorsque vous évoluez à une vitesse inférieure à celle de la compétition. Dans ce cas, l'objectif n'étant pas de réaliser immédiatement la meilleure performance possible, la recherche d'un optimum entre fréquence et amplitude ne se justifie pas.

Nager régulièrement en amplitude peut alors avoir un effet très favorable sur le développement de votre efficacité. Pour nager régulièrement en faisant peu de mouvements par longueur, vous devrez en effet à la fois :

  • Améliorer votre position pour qu'elle soit plus profilée. Si par exemple, vos jambes s'enfoncent dans l'eau, les résistances vont augmenter et il faudra compenser en faisant plus de mouvements par longueur.
  • Perfectionner l'efficacité de vos gestes pour qu'ils générent plus de propulsion.
  • Etre constant sur les virages et les coulées.

Le nombre de mouvements réalisés par longueur est donc un indicateur de l'ensemble de votre technique de nage. Si vous nagez seul, cet indicateur sera précieux car il vous donnera un moyen d'auto-évaluation. Or, c'est en contrôlant, longueur après longueur, votre efficacité que vous allez pouvoir progressivement trouver et sélectionner les meilleures solutions techniques.

Les difficultés

Votre premier objectif sera de diminuer ce nombre ce qui vous incitera à nager avec la meilleure technique possible. Dans un deuxième temps, vous pourrez vous fixer l'objectif de maintenir un nombre de mouvements régulier par longueur sur des distances de plus en plus longues. Cela vous amènera à stabiliser votre technique de nage et à automatiser les corrections techniques que vous aurez réalisées.

Il faut cependant faire attention aux éléments techniques qui vous permettent de diminuer ou de maintenir votre nombre de mouvements. Un certain nombre de solutions sont à bannir car elles ne correspondent pas à une amélioration réelle de votre efficacité. Il faut garder une nage normale et éviter notamment de modifier la synchronisation de vos mouvements. Le tableau ci-dessous donne quelques exemples de bonnes et de mauvaises solutions pour augmenter votre amplitude.

Mauvaises solutions Bonnes solutions
  • Inclure des temps d'arrêt dans la nage
  • Augmenter la propulsion par les jambes en crawl et en dos
  • Modifier sa coordination (exemple : nager en rattrapé en crawl)
  • Allonger les coulées, alors que sa vitesse sous l'eau devient très faible.
  • Pousser de plus en plus fort au cours du mouvement sous-marin (mouvement accéléré)
  • Garder une position rectiligne en crawl et en dos
  • Améliorer sa respiration dans les nages ventrales pour moins freiner au moment de la prise d'air


Les mauvaises solutions ayant plutôt tendance à vous ralentir, il est très intéressant de contrôler votre vitesse parallèlement à votre nombre de mouvements. Si vous parvenez à diminuer votre nombre de mouvements tout en gardant une vitesse constante, c'est le signe que vous adoptez plutôt les bonnes solutions et que vous développez réellement votre efficacité.

Par ailleurs, augmenter l'amplitude et la contrôler est une contrainte qu'il faut prendre en compte dans la construction d'un programme d'entraînement. Cela occasionne une fatigue plus importante, à la fois au niveau mental car il faut une grande concentration, et au niveau musculaire car vous chercherez à augmenter votre propulsion. Il est indispensable de fractionner votre entraînement en ne nageant pas, au moins au départ, des distances trop longues et en prenant des temps de repos réguliers. Globalement, avec ce type d'entraînement, la distance totale de votre séance sera souvent inférieure à ce que vous faites habituellement. Cependant, vous verrez que l'entraînement ne sera pas plus facile pour autant.

Ce type d'entraînement est mis en place dans une partie du livre Natation, méthode d'entraînement pour tous et dans le plan d'entraînement n°3 de ce site.

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(1) SCOTT P. MCLEAN et coll (2010) : Oxygen Uptake Response to Stroke Rate Manipulation in Freestyle Swimming

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