Je me présente [Tête de phoque]
Publié : jeu. 31 août 2017 01:19
Salut à tous,
Je ne suis pas trop habitué aux forums, ni même à raconter ma vie comme ça (trop timide), et puis je n'ai pas la prétention de croire que ma vie ait un intérêt pour les autres. Je me suis décidé à me raconter un peu, pas pour que vous lisiez, juste pour l'écrire…
Compétiteur dans l'âme depuis ma tendre enfance, je m'adonnais avec bonheur aux sports terrestres de balle et de raquette. L'un des plus modestes d'entre eux, le ping pong, encore pompeusement appelé tennis de table par ceux qui ont besoin de rassurer leur virilité sportive avec un terme qui désigne autre chose que le jeu de camping si populaire en extrême orient (mais moi c'est bien à ça que je jouais, au ping)!
Lassé de me battre avec ma sphère de celluloïd après 30 ans de bons et loyaux services (coupés ou liftés au choix), je me suis mis à la natation…enfin au barbotage sportif (car je pratique la chose aquatique avec autant de modestie que la baballe sur table…)
Lassé aussi de voir mes gamines me narguer dans leur fluidité de naïade pré pubère, ne soulevant même pas la surface de l'eau dans leur crawl d'école de natation. Trop c'est trop, ma carapace de super papa, héros à toute épreuve en prenait un coup, moi qui me battait avec l'eau comme un forcené pour ne produire que des éclaboussures dans un état d'hypoxie avancée confinant à la cyanose. Les nageurs qui glissaient dans l'eau avec l'aisance hautaine de la maîtrise du geste me narguaient et me donnaient une envie folle de percer leur secret. Ce secret qui leur permettait de glisser dans l'eau avec cette fluidité, cette facilité comme si l'élément les poussait. Je voulais faire comme eux, sentir l'eau me porter et glisser sur mon corps. Ressembler au blond de Gad avec ses orteils de blond, son maillot de blond et son crawl de blond… mais j'avais peur de l'eau. Pas la peur panique, pas celle où on a peur de mettre la tête dedans. Non, non, juste celle qui vous pousse à souffler comme dans un trombone à coulisse de peur que l'eau n'entre quand vous plongez la bouche, celle qui vous oblige à regarder devant vous au cas ou quelqu'un vous gênerait à la prochaine inspiration (parce que si vous la manquez vous allez étouffer…celle que vous ne pouvez pas avouer parce que vous êtes un papa super héros mais qui vous a toujours empêché d'apprendre à nager comme les blonds qui sont déjà dans le bassin et qui trouvent ça tellement cool!
Alors, je me suis mis au bout de la ligne d'eau et je me suis dit qu'en mettant toute l'eau qui était devant moi derrière, ça devrait me permettre d'arriver au bout de ces 25 mètres comme tout le monde. Voilà comment j'ai fait mes premières longueurs…laborieusement, courageusement, et avec l'envie de bien faire. Et pour la première fois de ma vie, je prendrais du plaisir à faire du sport sans en attendre de résultat autre que ma propre satisfaction dans l'eau. Et si je ne parviens jamais à nager un semblant de papillon, et bien j'aurais au moins essayé de faire la chenille...
Je ne suis pas trop habitué aux forums, ni même à raconter ma vie comme ça (trop timide), et puis je n'ai pas la prétention de croire que ma vie ait un intérêt pour les autres. Je me suis décidé à me raconter un peu, pas pour que vous lisiez, juste pour l'écrire…
Compétiteur dans l'âme depuis ma tendre enfance, je m'adonnais avec bonheur aux sports terrestres de balle et de raquette. L'un des plus modestes d'entre eux, le ping pong, encore pompeusement appelé tennis de table par ceux qui ont besoin de rassurer leur virilité sportive avec un terme qui désigne autre chose que le jeu de camping si populaire en extrême orient (mais moi c'est bien à ça que je jouais, au ping)!
Lassé de me battre avec ma sphère de celluloïd après 30 ans de bons et loyaux services (coupés ou liftés au choix), je me suis mis à la natation…enfin au barbotage sportif (car je pratique la chose aquatique avec autant de modestie que la baballe sur table…)
Lassé aussi de voir mes gamines me narguer dans leur fluidité de naïade pré pubère, ne soulevant même pas la surface de l'eau dans leur crawl d'école de natation. Trop c'est trop, ma carapace de super papa, héros à toute épreuve en prenait un coup, moi qui me battait avec l'eau comme un forcené pour ne produire que des éclaboussures dans un état d'hypoxie avancée confinant à la cyanose. Les nageurs qui glissaient dans l'eau avec l'aisance hautaine de la maîtrise du geste me narguaient et me donnaient une envie folle de percer leur secret. Ce secret qui leur permettait de glisser dans l'eau avec cette fluidité, cette facilité comme si l'élément les poussait. Je voulais faire comme eux, sentir l'eau me porter et glisser sur mon corps. Ressembler au blond de Gad avec ses orteils de blond, son maillot de blond et son crawl de blond… mais j'avais peur de l'eau. Pas la peur panique, pas celle où on a peur de mettre la tête dedans. Non, non, juste celle qui vous pousse à souffler comme dans un trombone à coulisse de peur que l'eau n'entre quand vous plongez la bouche, celle qui vous oblige à regarder devant vous au cas ou quelqu'un vous gênerait à la prochaine inspiration (parce que si vous la manquez vous allez étouffer…celle que vous ne pouvez pas avouer parce que vous êtes un papa super héros mais qui vous a toujours empêché d'apprendre à nager comme les blonds qui sont déjà dans le bassin et qui trouvent ça tellement cool!
Alors, je me suis mis au bout de la ligne d'eau et je me suis dit qu'en mettant toute l'eau qui était devant moi derrière, ça devrait me permettre d'arriver au bout de ces 25 mètres comme tout le monde. Voilà comment j'ai fait mes premières longueurs…laborieusement, courageusement, et avec l'envie de bien faire. Et pour la première fois de ma vie, je prendrais du plaisir à faire du sport sans en attendre de résultat autre que ma propre satisfaction dans l'eau. Et si je ne parviens jamais à nager un semblant de papillon, et bien j'aurais au moins essayé de faire la chenille...