Une fois n'est pas coutume, je vais ici parler de mon expérience personnelle car, pour écrire ce livre, je me suis mis à l'eau 3 fois par semaine pendant plus d'un an pour faire les séances. Je l'ai fait dans deux des pires piscines qui soient puisque je crois que ce sont les seules en région parisienne où il y a une ligne d'eau pour deux couloirs. Ce système donne la place de doubler mais conduit très vite à vrai capharnaüm dès que la fréquentation augmente un peu. J'y allais justement le soir vers 20h, un horaire très fréquenté. Tout ça pour dire : "c'est possible !". Et je vais même aller au-delà, je pense que si j'avais fait un entraînement plus classique, j'aurais abandonné.
- Première chose avant tout : bien choisir ses horaires et pour cela en essayer plusieurs. Moi, j'avais parfois la possibilité de remplacer la séance du vendredi soir par une autre le samedi après-midi et là c'était un vrai bonheur puisque le samedi, il n'y avait personne. Si l'on est contraint de nager à un horaire peu favorable, quelques minutes en plus ou en moins peuvent faire la différence. Pour moi à 20h30 ça commençait à se dégager un peu alors que, 15 minutes plus tôt, c'était très dur. Au besoin, il ne faut donc pas hésiter à allonger son échauffement pour avoir de l'espace pendant la partie principale. Demandez aux maitres nageurs quelles sont les périodes les moins fréquentées.
- Cette méthode a un aspect particulier qui va énormément vous aider : dans les séances, on alterne des distances qui sont très "qualitatives", c'est-à-dire où il faut réaliser quelque chose de précis (tenir une allure donnée, faire un nombre de mouvements) et des distances moyennes qui permettent de récupérer. Peu importe que vous soyez gêné dans les secondes tant que vous arrivez à avoir des conditions correctes dans les premières. Il faut donc essayer d'être bien placé dans la ligne lorsque vous abordez les distances qualitatives. Dans le but d'obtenir ce bon placement, vous pouvez adapter votre vitesse, les temps de repos et même éventuellement les distances. Si par exemple, la séance propose un 100 mètres pour récupérer et qu'à la fin de ce 100 mètres, vous vous retrouvez derrière un nageur bien plus lent que vous, vous pouvez faire un 50 mètres moyen en plus ce qui vous permettra de vous retrouver devant lui. A l'inverse, si vous êtes juste devant lui et qu'il va amorcer son virage, réduisez votre temps de repos. Votre confort dans les distances qualitatives prime sur tout le reste.
- La fréquentation change pas mal d'un jour à l'autre. Un jour de pluie, vous devriez pouvoir nager tranquille mais un jour de beau temps, ça peut être rude. Ayez toujours une séance de secours au cas où il serait vraiment très difficile de nager. Une bonne séance de secours compte pas mal d'éducatifs et de jambes. Cela peut être un peu énervant car cette séance de secours ne vous permettra pas d'avancer dans la méthode mais, au moins, elle vous permettra de garder toutes les capacités que vous avez acquises.
- une astuce qui m'a été utile : prendre des repères intermédiaires. Par exemple, dans ma piscine, il y avait une grille au fond du bassin qui était située à un peu moins de 20 mètres du bord. A allure moyenne, je savais que je devais passer devant cette grille lorsque j'avais fait 10 mouvements. Ainsi, ce n'était pas grave si j'étais un peu gêné dans les derniers mètres de la longueur puisque j'avais déjà validé mon efficacité (ou mon inefficacité) sur pratiquement toute la distance. Autre exemple, si vous devez réaliser un temps donné sur 200 mètres et qu'il y a du monde, faites plutôt 4x50 mètres avec une petit temps de repos entre chaque 50 (une dizaine de secondes ne modifie pas fondamentalement l'effet de votre entraînement). Ainsi, vous pouvez regarder votre temps à chaque 50. Si vous êtes gêné sur le 3ème 50 mètres mais que vous avez réussi à garder la bonne vitesse sur tous les autres, vous pouvez légitiment penser que vous avez réussi votre chrono.
Si vous avez d'autres idées ou astuces, n'hésitez pas. Et, puisque l'on est en septembre, un message d'espoir : la fréquentation va vite décroître dans les piscines
). Je peux ajouter d'après mon expérience personnelle qu'il est parfois plus intéressant de faire les séries avec un peu de vitesse dans la ligne où il y a des nageurs très lents (le fameux portnawak) qui sont plus faciles à doubler que des nageurs à vitesse moyenne et qui s'arrêtent toujours une plombe au mur, ce qui évite de les avoir devant soi quand on repart.
, mais on s'habitue à son petit confort 
)
....mais non, cela n'est pas mon style...