C'est quoi "la peur de l'eau" pour vous ?
Publié : mar. 16 mars 2010 18:34
C'est bientôt la nuit de l'eau. Sans l'eau point de vie. Et cependant, cette eau, dans cette partie du monde, que l'on obtient si facilement au bout du robinet que l'on ouvre au petit matin pour se désaltérer, vient de nous rappeler très récemment, d'une bien cruelle manière, qu'elle pouvait aussi venir au plus profond de la nuit, au sein même de notre lit, nous tuer en plein sommeil.
La peur de l'eau est quelque chose qui nous interpelle. Ca semble tellement irrationnel d'argumenter cette peur au vue des explications scientifiques qui nous sont assénées, la poussée d'Archimède de nos leçons de physique incomprises, enfin comprises maintenant que tous nous fréquentons l'eau de nos piscines. L'eau nous est indispensable et nous en avons peur. Certes nous n'avons pas peur de la petite goutte d'eau qui tombe du ciel mais de ces trombes qui s'abattent sur nous, nous avons peur des eaux qui débordent et même de celles contenues dans le grand bassin d'une piscine. Pourquoi ?
Dans ma famille bretonne, les gens vivaient des ressources de l'eau et ne savaient même pas nager. Ils allaient sur l'eau dans des bateaux qui parfois ne revenaient jamais et ne s'approchaient pas trop de l'eau une fois le boulot fini. Les premiers touristes venus prendre leurs premiers bains de mer ont beaucoup détonné. Les choses, depuis, ont bien changé. Les gens vont en vacances à la mer. Mais beaucoup d'eux cependant préfèrent rester sur le sable et bronzer. L'eau fait toujours aussi peur.
Parmi les rescapés de ces évènements tragiques en France, beaucoup l'ont été grâce à la pratique de la natation. Et tous nous savons combien nager est aussi réconfortant qu'effrayant. Je voulais m'interroger et vous interroger sur cette peur ancestrale : la peur de l'eau.
Chez moi, c'est clair, c'est un mauvais apprentissage de la natation donné par un mauvais maître nageur formé à l'ancienne qui n'avait aucune compétence. C'est la répétition constante des lamentations de ma mère qui, elle-même, avait si peur de l'eau, qu'elle n'a cessé de nous bassiner de sa peur jusqu'à ce que nous en soyons nous même tellement convaincus qu'alors le cri du cœur au moment du choix cornélien du lieu de nos vacances vennait de nous tous et non d'elle seule : « tout sauf la mer ! ». Ou l'art de la manipulation des autres en vue de sa satisfaction personnelle.
Maintenant, je vis proche de la mer. L'été passé, j'y ai passé tellement d'heures qu'à un moment, je me suis dit « zut ! Alors ! C'est trop tentant ». J'étais seule, j'ai quand même laissé toutes mes affaires sur la plage et je suis allée faire trempette, malgré la température jamais très élevée de la Manche, les vagues parfois grosses lorsqu'il y a du vent. J'ai répété l'opération plusieurs fois et j'ai tellement aimé que je me suis inscrite à des cours de natation à l'automne dernier. Depuis peu je fréquente (je hante ?) ce forum, vraiment très bien fait et je m'interroge car chez moi, cette peur est toujours latente. Lorsque je vais à la piscine, il y a toujours 50 ou 100 m à faire où elle continue à me hanter. Hanter est le bon mot. J'ai la maîtrise de la technique, je me sens bien dans l'eau, mais si j'y pense, elle est là. Ces 50 à 100 m sont essentiels, il ne faut jamais que je les rate, que je boive la tasse si je suis seule, sinon c'est le désastre absolu. En groupe, c'est différent, la peur disparaît avec les rires et les plaisanteries. Je voudrais savoir si un jour, à force de maîtrise et d'assurance, je pourrais plonger dans l'eau, boire la tasse et continuer sans panique.
Passer ce cap, c'est un vrai plaisir, une agréable détente de nager, j'oublie tout, je me délasse, j'oublie le boulot, je redeviens l'élève, celle qui est là pour apprendre, j'en bave pourtant, des fois ça marche et des fois pas du tout. Il y a des hauts et des bas. Mais je me suis fixée un objectif que j'espère bien atteindre : nager les 3 nages d'ici cet été, apprendre les 4 nages parfaitement d'ici la fin juin de l'année prochaine et espérer accrocher le groupe des « Maîtres » à l'automne 2012. Je rêve, je rêve … l'espoir fait vivre. Dans mon groupe de natation, peu d'entre nous ont cette exigence et c'est tant mieux. La plupart des gens de mon groupe de natation sont là pour juste simplement apprendre à bien nager et j'aime ça. On s'entend bien, on progresse bien ensemble. Au moment de l'inscription, beaucoup ne disait pas ressentir cette peur de l'eau comme moi je la ressentais. Mensonge ou vérité, qui sait ?
J'aimerais faire au moins amie amie avec la peur si elle devait demeurer, après tout, en course, en bateau, en spéléo, la peur est toujours bonne conseillère, elle nous dit quand il faut faire attention, mettre la pédale douce. Apprendre à la connaître me semble une aide aussi inestimable pour moi autant que pour vous peut-être ?
Alors j'ai mis ce long texte dans le blabla du forum afin que ceux qui ont toujours peur de l'eau viennent y consigner leur(s) peur(s) et pourquoi pas, les y abandonner ? Et puis lire celles des autres aident beaucoup à comprendre les siennes propres.
La peur de l'eau est quelque chose qui nous interpelle. Ca semble tellement irrationnel d'argumenter cette peur au vue des explications scientifiques qui nous sont assénées, la poussée d'Archimède de nos leçons de physique incomprises, enfin comprises maintenant que tous nous fréquentons l'eau de nos piscines. L'eau nous est indispensable et nous en avons peur. Certes nous n'avons pas peur de la petite goutte d'eau qui tombe du ciel mais de ces trombes qui s'abattent sur nous, nous avons peur des eaux qui débordent et même de celles contenues dans le grand bassin d'une piscine. Pourquoi ?
Dans ma famille bretonne, les gens vivaient des ressources de l'eau et ne savaient même pas nager. Ils allaient sur l'eau dans des bateaux qui parfois ne revenaient jamais et ne s'approchaient pas trop de l'eau une fois le boulot fini. Les premiers touristes venus prendre leurs premiers bains de mer ont beaucoup détonné. Les choses, depuis, ont bien changé. Les gens vont en vacances à la mer. Mais beaucoup d'eux cependant préfèrent rester sur le sable et bronzer. L'eau fait toujours aussi peur.
Parmi les rescapés de ces évènements tragiques en France, beaucoup l'ont été grâce à la pratique de la natation. Et tous nous savons combien nager est aussi réconfortant qu'effrayant. Je voulais m'interroger et vous interroger sur cette peur ancestrale : la peur de l'eau.
Chez moi, c'est clair, c'est un mauvais apprentissage de la natation donné par un mauvais maître nageur formé à l'ancienne qui n'avait aucune compétence. C'est la répétition constante des lamentations de ma mère qui, elle-même, avait si peur de l'eau, qu'elle n'a cessé de nous bassiner de sa peur jusqu'à ce que nous en soyons nous même tellement convaincus qu'alors le cri du cœur au moment du choix cornélien du lieu de nos vacances vennait de nous tous et non d'elle seule : « tout sauf la mer ! ». Ou l'art de la manipulation des autres en vue de sa satisfaction personnelle.
Maintenant, je vis proche de la mer. L'été passé, j'y ai passé tellement d'heures qu'à un moment, je me suis dit « zut ! Alors ! C'est trop tentant ». J'étais seule, j'ai quand même laissé toutes mes affaires sur la plage et je suis allée faire trempette, malgré la température jamais très élevée de la Manche, les vagues parfois grosses lorsqu'il y a du vent. J'ai répété l'opération plusieurs fois et j'ai tellement aimé que je me suis inscrite à des cours de natation à l'automne dernier. Depuis peu je fréquente (je hante ?) ce forum, vraiment très bien fait et je m'interroge car chez moi, cette peur est toujours latente. Lorsque je vais à la piscine, il y a toujours 50 ou 100 m à faire où elle continue à me hanter. Hanter est le bon mot. J'ai la maîtrise de la technique, je me sens bien dans l'eau, mais si j'y pense, elle est là. Ces 50 à 100 m sont essentiels, il ne faut jamais que je les rate, que je boive la tasse si je suis seule, sinon c'est le désastre absolu. En groupe, c'est différent, la peur disparaît avec les rires et les plaisanteries. Je voudrais savoir si un jour, à force de maîtrise et d'assurance, je pourrais plonger dans l'eau, boire la tasse et continuer sans panique.
Passer ce cap, c'est un vrai plaisir, une agréable détente de nager, j'oublie tout, je me délasse, j'oublie le boulot, je redeviens l'élève, celle qui est là pour apprendre, j'en bave pourtant, des fois ça marche et des fois pas du tout. Il y a des hauts et des bas. Mais je me suis fixée un objectif que j'espère bien atteindre : nager les 3 nages d'ici cet été, apprendre les 4 nages parfaitement d'ici la fin juin de l'année prochaine et espérer accrocher le groupe des « Maîtres » à l'automne 2012. Je rêve, je rêve … l'espoir fait vivre. Dans mon groupe de natation, peu d'entre nous ont cette exigence et c'est tant mieux. La plupart des gens de mon groupe de natation sont là pour juste simplement apprendre à bien nager et j'aime ça. On s'entend bien, on progresse bien ensemble. Au moment de l'inscription, beaucoup ne disait pas ressentir cette peur de l'eau comme moi je la ressentais. Mensonge ou vérité, qui sait ?
J'aimerais faire au moins amie amie avec la peur si elle devait demeurer, après tout, en course, en bateau, en spéléo, la peur est toujours bonne conseillère, elle nous dit quand il faut faire attention, mettre la pédale douce. Apprendre à la connaître me semble une aide aussi inestimable pour moi autant que pour vous peut-être ?
Alors j'ai mis ce long texte dans le blabla du forum afin que ceux qui ont toujours peur de l'eau viennent y consigner leur(s) peur(s) et pourquoi pas, les y abandonner ? Et puis lire celles des autres aident beaucoup à comprendre les siennes propres.