Natation pour tous

2 petites questions.
Le nager vite sur courte distance (50, 100m) implique-t-il une gestuelle différente du nager vite sur moyenne distance (1000, 1500m)
Et peut-on dire que plus une distance est longue plus il est intéressant de nager en FQS plutôt qu'en opposition

Salut,

Je me posais la même question et Matthieu m'a répondu :

L'opposition est en général très bien pour le sprint.
Le semi-rattrapé est en général très bien pour des distances longues

Voilà si ça t'aide :)

Tiens je voyais plutôt la chose en terme de fréquence. Je pensais "forte fréquence ou coups de bras = pour aller vite" et plus souple plus glissé donc "moindre fréquence coups de bras = pour aller longtemps" ...

Même chose avec les battements, plus pour le sprint, quasi pas grand chose pour le long ...

Enfin ça rejoint peut-être ce que dit @Matthieu en terme d'opposition/semi rattrapé ...

Nager en opposition est une bien meilleure stratégie pour augmenter en fréquence, alors que le semi rattrapé est propice à la glisse et donc à une meilleure amplitude... non? Ainsi, tout le monde est d'accord

La mode au haut niveau semble être à une nage hybride entre semi-rattrapé et opposition dans les épreuves rapides en crawl.
Cela donne un crawl "boiteux" visuellement, car il y a du semi-rattrapé d'un côté, et de l'opposition de l'autre. Le crawl de Phelps était comme ça d'ailleurs. Ce type de crawl implique une respiration 2 temps, car cette synchronisation est fortement liée à cette contrainte respiratoire.
Voilà comme ça y en a pour tous les goûts

@Frog : C'est vrai mais seulement à partir de 100m je crois.

Sur le 50m je crois que c'est plutôt de l'opposition sans respirer des 50 m (avec pour certains du crawl "bras tendus")

http://youtu.be/8lt167-csds?t=2m45s

Frog a écrit :Ce type de crawl implique une respiration 2 temps, car cette synchronisation est fortement liée à cette contrainte respiratoire.

Avec modestie je me retrouve là dedans. C'est bien résumé.

Tiens je voyais plutôt la chose en terme de fréquence. Je pensais "forte fréquence ou coups de bras = pour aller vite" et plus souple plus glissé donc "moindre fréquence coups de bras = pour aller longtemps" ...

caro-line a écrit :Nager en opposition est une bien meilleure stratégie pour augmenter en fréquence, alors que le semi rattrapé est propice à la glisse et donc à une meilleure amplitude... non? Ainsi, tout le monde est d'accord

Oui mais on remarque qu'en moyenne chez les nageurs de haut niveau la fréquence de coups de bras diminue du 50 au 400m mais augmente à nouveau à partir du 800m.

Je n'ai pas vu de données qui montrent une augmentation de fréquence du 400 au 1500.
Au contraire, j'avais diffusé ces deux graphiques il y a quelques temps.

Fréquence lors des sélections américaines (source : USA swimming)


Modification de fréquence pour un nageur en fonction de l'épreuve disputée



On voit que sur les longues distances, la fréquence est moindre mais aussi qu'il y a plus de variations. Cela peut correspondre à des styles de nages différents. Sur longues distances, on peut en effet voir des styles de nage en semi-rattrapé aussi bien qu'en opposition.

Donc pour les deux questions de départ :
- Oui, il y a tout de même forcément une gestuelle différente. Outre le style en opposition, il y a de toute façon des différences au niveau du rythme des battements, de la respiration, de la fréquence de bras.
- Il n'est pas forcément intéressant de nager en semi-rattrapé sur longue distance. Sur longues distances, différents styles sont possibles. A chacun de trouver le sien.

Matthieu a écrit :Je n'ai pas vu de données qui montrent une augmentation de fréquence du 400 au 1500.
Au contraire, j'avais diffusé ces deux graphiques il y a quelques temps.

Autant pour moi, il s'agit en effet d'une mauvaise mémorisation d'une étude de Pelayo & al. 1996, citée dans "Manuel de natation(s)" de Pelayo & Potdevin p.153.
En fait le graphique montre que c'est l'amplitude qui croît du 50 au 200 NL, puis "décroît" ensuite avec la distance.
J'avais fait un raccourci en pensant que la courbe de la fréquence suivait la même progression mais en effet la fréquence décroît avec la distance.

Cela dit, S. Séhel dans le Guide du crawl souligne que certains nageurs d'eau libre (notamment nageuses triathlon olympique) privilégient une grande fréquence de bras et une faible amplitude, comme quoi fréquence et longue distance (du point de vue du nageur en bassin) peuvent parfois faire bon ménage.