Bonjour MADC, je ne vais pas t'apporter de témoignage de sportif, mais juste d'un enfant de quasiment du même âge qui est passé par là.
Mon fils a eu une péritonite à 14 ans, suite à un diagnostic erroné et une prise en charge très tardive. Il a aussi passé une semaine à l'hôpital, puis a eu 6 mois de problèmes et a beaucoup raté le lycée, car le chirurgien avait laissé un "caillou" dans son ventre. Donc abcès au foie puis au rein etc. Ce ne sera pas le cas pour ta fille puisque l'opération datant de mars, elle aurait déjà eu des soucis.
Tout ce que je peux dire c'est qu'une péritonite ce n'est pas une blessure. C'est tout bonnement faire face à la douleur intense, et surtout, à la peur de mourir, disons le clairement. Si on rajoute là-dessus les traitements antidouleurs (type morphinique qui peuvent provoquer des bizarreries d'états de conscience comme des hallucinations) et certains antibios type métronidazole qui chez certains causent des syndromes dépressifs temporaires, c'est une expérience éprouvante qu'il ne faut pas prendre à la légère, car elle peut entraîner une prise de conscience de sa propre fragilité et finitude à un âge où on est parfois déjà un peu fragile.
Mon fils m'a dit, plusieurs années après, qu'il y avait clairement eu un avant et un après. Il va bien mentalement (enfin je crois !), et ça n'a pas eu que des mauvais côtés. Par exemple, tout en étant de tempérament très joyeux, il relativise énormément les choses futiles ou en tout cas pas vraiment importantes, et peut parler de la mort comme phénomène naturel finalement, bien mieux que beaucoup d'adultes.
Mais ça reste compliqué, Marcel Rufo expliquait par exemple que les petits cancéreux guéris devenaient assez souvent ingérables sur le plan des études et qu'il fallait les soutenir dans leur guérison elle-même. Grosso modo, ils n'en foutaient plus une rame, du style "hé ho, tu vas pas me dire ce qui est important, moi je sais, j'ai failli mourir, alors les devoirs c'est des conneries. "
Il peut donc certainement y avoir un passage où tout devient un peu plus futile, et il ne faut pas minimiser cette prise de conscience.
Tu as parfaitement raison de lui conseiller d'être suivie psychologiquement, mais peut-être que la psy de l'hôpital, ce n'est pas une super idée. Cela peut dépendre aussi de la façon dont s'est passée sa prise en charge. Pour le mien, il y a eu trois erreurs médicales successives (défaut de diagnostic, oubli du caillou et non détection de son abcès au rein, détection qui a été faite dans un autre hôpital, parisien celui-là).
A rajouter à ça que pour 90% de gentillesse à l'hôpital pour enfants où il a d'abord été accueilli, il y a aussi eu 10% de sal...perie, du genre "
quel est son rapport à la douleur?" car ils croyaient qu'il exagérait, ou encore un échographiste "
qu'est-ce que vous racontez mais non il n'y a rien au rein, n'importe quoi" - on a failli le lui enlever une semaine plus tard, à part ça-, ou encore une infirmière qui rentrait dans sa chambre où il y avait aussi un autre petit qui avait été pris en charge 3h et pas 36h après son arrivée, et qui du coup était de bien meilleure humeur car il avait eu bcp moins mal. Cette garce disait alors à la cantonade "
ha ça me fait bien plaisir d'avoir un jeune qui blague plutôt que ceux qui se plaignent tout le temps!", devant mon fils donc. Je suis sortie de la chambre avec elle et je l'ai décalquée sur place, verbalement évidemment. Il n'avait plus vraiment envie de les fréquenter après tout ça !
Donc retourner à l'hosto, faut voir, peut-être que tu ne sais pas tout et qu'elle n'en aura pas envie.
Dans tous les cas, aller se faire aider, ça ne doit pas être fait pour reprendre la natation à proprement parler
, mais juste pour être sûr d'aller bien et de verbaliser ses angoisses s'il y en a.