En terme de cardio, il y a des sportifs avec des profils cardiaques très différents. D'ailleurs, un test cardiaque d'effort doit toujours mettre en rapport un rythme avec une tension artérielle. Plus que les chiffres finaux, on cherche à voir si les variations sont cohérentes entre ces deux variables qui sont régulés par la même paire de nerfs. Il faut voir qu'on va estimer avec la VO2max ou autre la performance parle d'un systeme complet: composé d'une pompe, de son systeme de régulation, du fluide utilisé avec un volume et une composition différente, et des moteurs mus par le fluide. Donc, le coeur n'est pas le seul composant. Et n'oublions pas (pour la régulation) que le sang a également un rôle thermorégulateur, en plus de livrer le carburant.
Le profil "typique" est d'avoir un coeur avec un assez grand volume intérieur et des parois relativement fines, mais toniques, capables de marcher à des TA et des rythmes élevés. Conséquence, au repos ou au quasi-repos, ce volume permet un rythme cardiaque faible. Mais on a pas tous cette "forme du coeur" dans sa prédisposition génétique, et dans les "grands" sportifs on trouve un peu tous les profils. En fait, c'est surtout un profil "sympa pour les cardiologues" car c'est celui qui pose le moins de problèmes de prévention. Evidemment on parle de grosses statistiques qui oublient les cas particuliers.
Par "monter lentement", on peut comprendre deux choses:
- la latence cardiaque: on demande un effort d'un niveau constant, et le rythme cardiaque part de (par exemple) 60 au repos pour arrive à 130 et s'y stabiliser et met selon les gens 15s, 30s, 1 minute... cette latence est "normale" et a tendance à augmenter avec l'âge. Elle n'est pas dangereuse en soi. Par contre c'est (pour moi) pendant cette transition que le sentiment d'effort/inconfort est le plus élevé.
- le fait que le rythme cardiaque augmente peu pour des efforts sub-maximaux: c'est un cas assez répandu chez des sportifs réguliers d'endurance "depuis un bon moment" qui ont une bonne adaptation à une plage d'effort donnée. Dans ce cas, on a souvent affaire à des gens ayant bien développé le système (des bons globules, des muscles économes, un volume sanguin adapté). Cet état de fait, d'ailleurs, ne préjuge pas du tout des capacités "maxi" du systeme cardio vasculaire, qui peuvent être (ou ne pas être) élevées. Le problème ne vient qu'en cas d'échec à l'effort, si on n'arrive pas sur un effort modérer à maintenir cet effort sub-maximal: c'est un indice d'ischémie.
On va revenir à la question "est ce indispensable": pour quoi ? pour vivre, non, pour faire du sport, non, pour faire du sport à haut niveau, non, pour comparer ses valeurs avec ses collègues oui mais c'est évidemment débile
Dans mon cas (surveillance toutes les quelques années car antécédents familiaux) j'ai une FC repos assez basse (48, c'était 55 avant que je commence le sport il y a 3 ans), avec une tension moyenne ou limite élevée (130/70), pas impressionnante, une FCMax assez élevée (190) pour mon âge et une TA qui "suit bien la tendance". Du coup en effort "soutenu sur la durée" je suis à 230/130 de tension à 165bpm, c'est des valeurs bien pour un quarantenaire actif, un sportif ferait davantage la différence sur la qualité des muscles, le volume sanguin et la richesse en globules que sur la pompe en elle-même. Mais la valeur de la TA au repos "seule" fait sédentaire.