Ce qui transparaît un peu ici, c'est une différence entre un objectif de performance incarné par le club et un objectif d'épanouissement personnel recherché par les parents.
Pour vous, cela s'est réglé par une négociation sur le nombre de séances par semaine mais il n'est pas rare que cela débouche sur des tensions plus vives ou sur des ruptures. En plus, le nombre de séances par semaine est souvent un faux problème, la vraie question étant le contenu de ces séances.
Je n'ai pas de réponse définitive sur le sujet mais il y a quand même beaucoup de choses qui m'ont interpellées au fil des années :
- normalement, les deux objectifs ne devraient pas être opposés. Notamment si on met en avant la notion de progression personnelle.
- il y a le côté physiologique/développement de l'enfant mais on manque de données fiables sur l'entraînement des jeunes et, quand elles existent, elles sont mal connues. Tiens par exemple, je lis qu'eaulibre s'inquiète pour la croissance d'un enfant qui réalise 4 séances par semaine... eh bien il n'y a aucune recherche qui montre un impact sur la croissance. Par contre, il faudrait qu'il y ait des statistiques sur les pathologies qui peuvent survenir chez les jeunes. Là, la fédération aurait un rôle à jouer pour que les entraîneurs aient des données à communiquer et des points sur lesquels faire attention.
- d'autre part, il faudrait que les parents sachent, dès que leur enfant entre dans ce type de groupes, quel est le plan. Quelles évolutions on va avoir dans le nombre de séances et surtout dans leurs contenus au fil des années? Pour arriver à quel résultat au final? Les Canadiens ont l'air d'avoir 10 longueurs d'avance sur ce sujet, on voit
des infos bien plus précises sur leurs sites avec parfois des guides complets pour les parents. D'un autre côté, il faut dire aussi que chaque parent dont l'enfant est engagé dans une pratique plusieurs fois par semaine doit impérativement aller aux réunions proposées et aux assemblées générales. Sinon, il ne risque pas de pouvoir comprendre le parcours proposé par le club.
- les clubs sont restés sur un modèle séparant compétition et loisirs, avec d'un côté quelques nageurs arrivant très vite à au moins 10h d'entraînement hebdo et de l'autre, la grande majorité qui nage 1h hebdo. Ce modèle est-il encore approprié? Finalement, on a l'impression que la natation n'a pas vraiment changé alors que les pratiques elles ont évolué. Du coup, souvent en club, on dirigeait certains nageurs qui souhaitaient une pratique régulière mais n'avait pas le niveau pour intégrer le groupe élite vers d'autres activités, plus ouvertes, comme le triathlon par exemple.
- Et dans tout ça, il faut écouter l'enfant avant qu'il ne trouve le moyen de se faire entendre d'une façon ou d'une autre.