Une nageuse au ministère des sports

Thème abordé : les compétitions de tous niveaux
Avatar de l’utilisateur
Matthieu
Administrateur du site
Administrateur du site
Messages : 5942
Inscription : dim. 31 août 2008 12:13
Niveau : Variable
Localisation : Val de marne
Contact :

Une nageuse au ministère des sports

Message par Matthieu » mar. 4 sept. 2018 20:27

Après la démission de Laura Flessel, Roxana Maracineanu a pris la tête du ministère des sports.
Elle avait été championne du monde en 1998 sur 200 dos et médaillée d'argent aux jeux de Sydney (2000).

Elle prends cependant la tête d'un ministère dont les moyens sont en chute libre. Le budget de ce ministère est désormais de 450 millions d'euros. Je crois qu'on pourra bientôt mettre des guillemets au mot ministère puisque son budget est inférieur à celui du PSG et qu'il ne participe même plus au financement des grands équipements. La politique sportive du gouvernement se résume en fait à l'organisation des jeux olympiques.

Alors que l'état ne peut plus vraiment afficher d'ambitions dans le sport, pourra-t-elle donner quelques impulsions?
Ayekoul
Messages : 404
Inscription : lun. 24 août 2015 11:33

Re: Une nageuse au ministère des sports

Message par Ayekoul » ven. 7 sept. 2018 14:50

Je viens de lire qu'en guise de "bizutage", elle va devoir supprimer 1600 postes au ministere des son arrivee....
Sans commentaire
japhy
Supporter
Supporter
Messages : 528
Inscription : mer. 27 mai 2015 07:58

Re: Une nageuse au ministère des sports

Message par japhy » sam. 8 sept. 2018 07:18

Elle a 4 ans pour le faire. Le nombre représenterait LA MOITIE des agents du ministère, donc il va y avoir des redéploiements d'agents, les départs en retraite ne suffiront pas. Pour l'avenir du sport en France, c'est juste hallucinant une telle décision. Le sport ça n'est pas que des médailles (et encore, on en aura encore moins qu'avant). C'est aussi un constituant primordial de l'éducation et du lien social. On marche sur la tête quoi.
Avatar de l’utilisateur
Miclio
Messages : 361
Inscription : jeu. 18 janv. 2018 22:48
Niveau : intermédiaire

Re: Une nageuse au ministère des sports

Message par Miclio » sam. 8 sept. 2018 11:16

Je ne vais pas rentrer dans un débat sur les fausses réformes en cours depuis des décennies et toute la novlangue à vomir qui les entourent. Pas plus que sûr la soi-disant real politics et les soit disant évidences vérités économiques dont les services de communication du pouvoir et des 0.01% les plus riches nous abreuvent continuellement.
Par contre j'aimerai que le financement de certaines infrastructures et donc les politiques tarifaires soit revus complètement. Cela va des piscine au reste d'ailleurs mais les piscines (comme par exemple les patinoires) sont spéciales en cela que très coûteuses. Ca doit être géré plus haut que les communes ou agglomérations, d'ailleurs sur les grandes aglomérations, les écoles ne sont déjà plus astreintes à cette logique (maque d'infra)
La parc de piscines n'est plus adapté à la demande comme aux activités aquatiques modernes. Il faut tout remettre à plat et partir sans préjugés, je ne suis pas sûr qu'une nageuse soit la mieux placée pour le faire (si cela est au programme...).
Dans les pistes je crois qu'une "piscine" moderne devrait s'articuler autours de plusieurs salles aux dimensions réduites de façon à limiter les frais de chauffage et optimiser les frais de surveillance. Le passage à l'eau salée pourrait simplifier les besoins d'aération dus à l'utilisation de substances plus agressives (une petite pensée pour le personnel des piscines). Il aiderait au passage à des surfaces plus réduites chauffée bien plus aisément.
Avec les contraintes économiques actuelles les piscines "stadium" utiles surtout lors des compétitions ne peuvent être un modèle. La petite piscine dans la petite ville l'est bien plus. Reste que les besoins ont grandi avec la population quand le parc a lui diminué, il y a un demande importante des écoles aux adultes qui n'est plus satisfaite.
Les besoins sont très divers du fait de pratiques très différentes, de la natation sportive à l'aquagym voir kiné/balnéo.
Il faut revoir les bassins le bassin des nageurs ne peut pas être celui des barbouilleurs, d'ailleurs ces derniers ont souvent des exigences différentes au niveau de la température de l'eau.
Il faut adapter les hauteurs d'eau des différents bassins aux activités principales auxquels ils se destine même si certaines discipline en souffriront (genre natation synchro, water polo, etc.). Bien sûr d'aucun dira oui mais blabla et c'est exactement comme ça qu'on est là. On ne peut juste pas financer en ce moment.

Pour résumer les piscines devraient être gérée à un niveau plus élevé que les communes, avec un cahier des charges bien plus strict au niveau les volumes aériens comme aquatiques proposés aux diverses activités. Une uniformisation en somme des solutions technologiques les plus adaptés à une gestion serrée des budgets.

Perso je partirai sur des:
"petites" salles
des bassins surélevés en inox, durables, facilement maintenables, et aussi isolables.
des hauteurs d'eau minimales (1m80-1m-1m30)
de l'eau salée
Des circuits d’accès étudier pour optimiser l'hygiène et faire baisser les coûts de nettoyage.
Des règles d'utilisations définies au niveau national (tenue, comme T° des bassins).

Sur les deux derniers points, je vois pas mal l'état des piscines après le passage des écoles et c'est le bordel et un travail dingue pour les équipes des piscines.
Il faut un système de double vestiaires, sec ou l'on dépose le gros de ses affaires, et mouillé ou l'on n'accède qu'en sous-vêtement ou maillot de bains avec le matériel obligatoire: bonnet ET serviette (le retour en zone sèche).
Plutôt que les douches/pédiluves tels que nous les connaissons je pencherais vers un système plus autoritariste genre sas avec cycle de 30s-60s:
pieds dans solution très chlorée, un cycle de douche obligatoire dans les deux sens: chlorée puis rinçage. Bien sûr quelques douches standard serait conservée pour les besoins particuliers, en aucun une dispense pour le sas.
Pas d'accès extérieur sans passer par un sas... cf les piscines dégueu de chez dégueu en été...

Pour les bassins et la standardisation, dans mon idée de bassin inox surélevé, je me demande si les même bassin pourrait être utilisé pour les nageurs et les "autres". Je partirai sur des bassins de dimensions restreintes: 10m x 25m
On parle de 4 lignes d'eau et d''un bassin avec replat au milieu. Un tel bassin utilisé en largeur propose trois plateau de différente profondeur. On peut imaginer les aquabikes et gym dans la partie de 5m x 10m à 1m30, les barbotteurs au milieu (10m x 15m 1m de fond), et les apprentis nageurs à 1m80 de fond (5m x 10m) (moins en fait avec les transitions mais bon).
Bien sur des aménagements intelligents, ex 2 plots côte à côte disposé transversalement sur la partie à 1m80 de fond pour optimiser l'apprentissage même lorsque la piscine est utilisée en largeur. Avec des bassins standardisés on parle aussi de séparateurs de ligne et accessoires standardisés
Deux bassins devrait être la norme mais un seul bassin pourrait permettre l'accès à la piscine dans des localités souvent mal pourvu. Ces bassins seraient petits donc avec une faible inertie thermique et bien isolés, cela permet par exemple de "fermer" le bassin tout public utilisé en largeur aux horaires réservé aux club tout comme de moduler facilement la température des bassins en fonction des public au cours de la journée. Deux bassins c'est très modulable surtout le matériel pour délimiter les espaces (en sus des lignes d'eau est dispo) ça me fait quand je me vois "ma" piscine olympique n'offrir que 5 lignes d'eau sur 8, donc un espace libre de 7m50 x 50m souvent massacré sur la partie peu profonde par l'aquagym... c'est juste abhérant quand tu vois le coût du bordel (et le nombre de piscines fermées sur l'agglo). A côté de ça certains en club se retrouve ensuite à 5 par lignes et on ne parle pas d'olympiens avec des besoins très spécifiques.
Tout est à revoir, on a en simultanée la surfréquentation publique et scolaire, des horaires publics (adultes) trop restreints quand les établissements SONT occupés, et à l'opposé des privilégiés qui jouissent d'équipements publics pour des sommes dérisoires. La constante semble être une comptabilité catastrophique...

Alors bien sûr ce serait pas au top que ce dont certains chanceux jouissent (dont moi piscine olympique à proximité) mais il y a clairement de gros problèmes, vieillissement du parc, problème de coût de fonctionnement. Je ne veux pas fermer les piscines AAA+ mais il se trouve que même les récentes tirent la langue (la mienne sur-fréquentée ferme de plus en plus souvent pour des pb de maintenance ou hygiène). Les tarifs augmentent aussi fortement.
Si il faut conserver quelques grandes piscines je crois qu'il faut revoir les recommandations et méthodes/normes de construction pour permettre un plus large accès à de de plus... petites infrastructures et éviter la surfréquentation.
Dans ce cadre la standardisation des bassins de petite taille allant de pair avec la modulation du nombre de bassin par piscine permettrait un progrès si des dépenses de long terme sont engagées pour recréer un parc plus adapté avec un maillage plus serrée du territoire.

+++> politique tarifaire nationale.

PS je sais que cela n'arrivera pas la France est un pays de caste, actuellement à la dérive. un retour à l'autoritarisme est nécessairement, malheureusement si tentation autoritariste il y a et contrairement aux périls que nous présentent les JT, elle est du côté du pouvoir, des riches, des ayant droits (des riches bénéficiaires de la Saceem aux population des "quartiers" pour parler comme la tv), jamais pour armer la Raison des outils de sa mise en oeuvre. A la piscine comme ailleurs... c'est la chienlit...
Avatar de l’utilisateur
Matthieu
Administrateur du site
Administrateur du site
Messages : 5942
Inscription : dim. 31 août 2008 12:13
Niveau : Variable
Localisation : Val de marne
Contact :

Re: Une nageuse au ministère des sports

Message par Matthieu » mer. 12 sept. 2018 19:50

L'intervention de l'Etat aujourd'hui, c'était surtout :
- la pratique de haut niveau dans les CREPS et l'INSEP. A laquelle on peut ajouter la mise à disposition des fameux CTS dans les fédérations sportives + des aides directes aux sportifs
- la formation des entraîneurs dans les CREPS même si le terrain est déjà de plus en plus occupé par le privé et les fédérations
- la réglementation des activités sportives : activité législative + le suivi des agents sur le terrain

Toute la pratique "de tous les jours" est déjà complètement décentralisée. Ce n'est pas l'Etat qui construit les piscines, ni qui les gère. Il y avait auparavant une petite action à travers le CNDS mais elle a disparu.

Ce qui se joue en ce moment, c'est le désengagement de l'Etat des autres secteurs (formation et haut niveau).

On peut mettre cela en relation avec le problème de la prévention noyades dont on a parlé cet été. C'est un vrai problème puisque la formation des maitres nageurs reposait encore beaucoup sur les CREPS. Sans intervenir sur la pratique et en intervenant probablement de moins en moins dans la formation, l'Etat ne peut plus vraiment avoir d'action.
Avatar de l’utilisateur
Miclio
Messages : 361
Inscription : jeu. 18 janv. 2018 22:48
Niveau : intermédiaire

Re: Une nageuse au ministère des sports

Message par Miclio » jeu. 13 sept. 2018 08:42

Intéressants éclaircissements :)
SI je connais mal la natation ce que je vois c'est que dans la France républicaine la décentralisation on ne sait pas faire, ou c'est ce que l'on veut faire sans oser utiliser un autre terme désaxer... Depuis les années 80 la centralisation et le désengagement du public central et la mise en oeuvre de politique publique locale c'est traduite par de l’inefficacité, une augmentation des coûts au global, un presque doublement des fonctionnaires et assimilés, etc.
Les provinces étaient bien plus autonomes sous l'ancien régime, quand le pouvoir central consent à lâcher du mou c'est toujours ou presque pour diffuser sa responsabilité de sa mauvaise gestion de tels ou tels activités secteurs etc. La structure administrative en pelure d'oignon (et il faut ajouter la chapelure Bruxelloise et le gras de friture... ils sont bons mes oignons frits... mais un peu lourds) ne permet ni l'efficacité ni une vrai autonomie dans la gestion de tels ou tels services/secteurs. D'ailleurs le vocable ne trompe pas. C'est une structure bureaucratique assez infâme qui diffuse toujours plus les responsabilités et ne profite qu'à sa caste d’exécutants (et aux puissants qui l'influent ou la manipulent toujours plus ouvertement d'ailleurs), c'est très soviétique et le poids de cette inefficacité est plus visible tous les jours, nous le constatons tous ou presque, tous les jours ou presque, sous divers aspects en fonction de nos vies quotidiennes, activités professionnelles, etc.

Une fille "de l'Est" se sentira certainement à l'aise dans un tel "appareil" de la à penser que quelque chose de bon peut en sortir... je ne pousserais pas jusqu'à là.
aymeric
Supporter
Supporter
Messages : 437
Inscription : mar. 10 nov. 2015 17:59
Niveau : patauge

Re: Une nageuse au ministère des sports

Message par aymeric » jeu. 13 sept. 2018 09:24

Matthieu a écrit : mer. 12 sept. 2018 19:50 - la formation des entraîneurs dans les CREPS même si le terrain est déjà de plus en plus occupé par le privé et les fédérations
Ça fait au moins une quinzaine d’années que les CREPS se désinvestissent de la formation et sont devenus des lieux où se passe la formation mais l’organisation et le recrutement des formateurs est majoritairement fait par les fédérations (ERFAN en natation), le CREPS s’occupe d’une petite partie administrative, et maintenant qu’il y a les brevets fédéraux, les fédérations ou en font encore plus.
japhy
Supporter
Supporter
Messages : 528
Inscription : mer. 27 mai 2015 07:58

Re: Une nageuse au ministère des sports

Message par japhy » jeu. 13 sept. 2018 15:23

Miclio a écrit : jeu. 13 sept. 2018 08:42 Intéressants éclaircissements :)
Une fille "de l'Est" se sentira certainement à l'aise dans un tel "appareil" de la à penser que quelque chose de bon peut en sortir... je ne pousserais pas jusqu'à là.
Vu que "la fille de l'Est" est arrivée en France à 9 ans, je ne pense pas que ce soit un critère très pertinent... :ange:

Pour la natation je ne sais pas, mais dans d'autres sports très "popus", il se dit que ces techniciens avaient des rôles très importants dans les structures même locales, même si c'était une fois par an.
Et de toute façon, pour ce qui est de la formation, il me semble qu'il est indispensable que les consignes et le contenu de ces formations (même si elles évoluent avec le temps ou des "modes") soient décidées à un niveau national quand même; ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir des petites variantes locales, mais le concept d'école nationale de tel ou tel sport, c'est quand même pas déconnant. On ne peut pas embaucher n'importe quel coach uniquement privé et non "contrôlé" qui déciderait seul dans son coin de ce qui est mieux pour les enfants, par exemple.
Répondre