Succès damné

[Babeth]

Tu en as bien raison d'en profiter

[Ioreck]

Aaaah, Babounette,

Ces temps ci, je me découvre une passion nouvelle pour le:

Pull Boy

Engin facilitant la flottaison des guibolles qui plombent et qui devrait me donner un peu plus d'aisance, et c'est là que je découvre -entre autres- que je suis encore un peu ric rac...

avec un pull boy et des paddles, ça devrait passer à l'aise, hein
Alors pourquoi lorsque j'arrive au bout, chaque fois qu'il faut que je reparte je panique le fait d'avoir les jambes prises? Ca me facilite quand même drôlement la tâche, en me permettant de travailler des bras....

Je surveille le ciel au travers des baies vitrées: j'ai des affaires qui sèchent dehors et je ne voudrais pas que la pluie me les remouille et aussi un oeil sur les chenapants (je devrais dire chenapantes) qui sautent au bout de la ligne pensant qu'elle est libre... quel ne fut pas mon amusement lorsque je vis les petites renoncer à sauter lorsque j'arrivais....

Attendrissement de la petite dernière craignant de sauter dans le grand bain (je compatis, petite), mais qui y va quand même assurée que sa maman la rattrapera...

Remontée des émotions de l'enfance, regrets, certainement, de n'avoir pu bénéficier d'un tel contexte étant tout gamin

Mais tout de même, c'est beau....

[Babeth]

Tu es bien sentimental Ioreck, c'est beau à voir

C'est la 1ère fois que tu utilises le pull-buyo ? Moi j'ai du mal à le garder entre les jambes (peut-être que je ne dois pas trop serrer les cuisses mais il faut penser à beaucoup de choses en même temps, ce qui n'est pas évident et puis j'ai la sensation de me déplacer comme un serpent sur l'eau )

[Ioreck]

Ô, oui, Babounette, et même un énnoorme sentimental

Evolution-revolution

Je pensais trouver le grand bassin de 50 m de Châtillon à ciel ouvert noir de bouts de choux dans sa partie libre, mais il n'en fut rien

Du coup, j'ai pu y aller cool et avec le soleil, même s'il fait un peu frisquet lorsqu'on sort de l'eau, c'était encore très top. Un moment, tout de même, je crois voir double et je me dis oh-oh "t'aurais pas un malaise, par hasard ", mais finalement, rien , je prends le temps, je me laisse porter, je m'arrête même, je regarde autour, je passe sur le dos et surprise:

Aux évolutions aquatiques des Homo Sapiens répondaient les vrilles aériennes des Apus-apus (les martinets noirs). A plusieurs reprises, ces rapides oiseaux aux ailes en faux pourchassaient les insectes en un ballet rapide et précis, qui nous laissent pantois, nous pauvres humains à leurs cris aigus, répondaient les piaillements des bambins venant de l'intérieur, vers les toboggans et du fond de cet abîme de 1800 mm, le ciel m'affiche un bleu plus franc, même si des orages sont prévus pour la soirée.

C'est la 1ère fois que tu utilises le pull-buyo ?

Non, c'est la troisième fois et je pense que c'est le contexte qui doit jouer, car normalement, j'arrive à virer calmement avec un pull boy entre les jambes, mais, là, j'avais les paddles, ceci explique peut-être cela...

Sur, ce, Babounette

[Babeth]

[Ioreck]

Ca y est, je crois que je tiens en main le pull boy

Malgré la fatigue et la foule de ces jours derniers, cela semble de mieux en mieux se passer, même si j'ai encore quelques moments de doute et que je redoute toujours un retour de phobie , j'apprivoise le pull boy comme je puis, prends le temps de bien faire, essai de chasser tensions, frustrations, diluer la colère.

Apprécier ces moments de bien être, mettre en perspective tout le chemin parcouru et se dire qu'on a encore à apprendre. Nager dans les rayons du soleil, plonger pour aller chercher les linéaments qui serpentent sur le fond, comme autant d'illusions et de désirs, réaliser des diagonales et changer d'echelle à l'interface eau-air. Prendre garde aux vagues générées par les autres et en faire sois-même...

aah, Mesdames, est-ce que cela deviendrait du bonheur

[Babeth]

Oui un grand bonheur en y ajoutant également du plaisir

Continues sur cette belle lancée natatoire

A plouf pour te lire

[Ioreck]

Coucou, Mesdames, Messieurs

C'est que l'on aimerait toujours que çà aille plus vite encore

Mais le maître mot, c'est:

La patience

C'est que par moments, j'en manque assez cruellement, et ces dernières séances ont été là pour me le rappeler , je tiens quand même à vous rassurer Lectrices et Lecteurs, il ne m'es pas arrivé de grosses mauvaises surprises.

C'est dans ces moments que l'on se sent comme un bout de bois, mais qu'en même temps, ledit bout de bois ne flotte pas, ou qu'il flotte mal et que ce même bout de bois voit à côté des marlins et autres espadons qui foncent à fond les manettes...

Pour sûr, je ne risque pas de me mettre à la compétition et en même temps que j'essai de soigner mon crawl je jette un oeil aux exocets dont le sillage n'a rien à envier à celui d'un missile de croisière tiré depuis un sous-marin. C'est que tout de même, je suis un incorrigible rêveur; c'est que le poète aimerait s'y voir aussi c'est qu'il a fremi devant sa télé durant les Mondiaux de Barcelone...

Je repasse en une brasse un peu maladroite, laissant traîner le regard vers les choupinets, on ne sait jamais. Le fond m'attire, mais je connais la limite et je sais que je ne pourrais guère aller au-delà de quatre mètres pour le moment.

Mon pauvre poitrail me semble étriqué et la flotte a l'air vachement dure, néanmoins, je continue quand même, profitant surtout de la fraîcheur, du bien être généré par le liquide qui semble vouloir absorber le trop plein de mes malaises.

Elles sont encore loin les lames, du Pacifique,
Mon Âme....

Sur ceci, Mesdames, Messieurs

[saumon]

Hé bien, 4 mètres de profondeur, tout le monde ne peut pas y aller! Pour un ancien aquaphobe, ça relève vraiment de l'exploit te rends-tu compte? Du moins j'en vois peu! Peut-être après un plongeon oui! Tu en vois toi là où tu nages?

L'essentiel n'est pas la compétition Ioreck, encore moins la rapidité, l'essentiel est ton bien-être dans l'eau, à ton rythme...

La fatigue tu la surpasses avec bravoure, même si c'est difficile, même si tu te sens comme un "bout de bois" ...

la flotte a l'air vachement dure, néanmoins, je continue quand même,

Voilà j'aime t'entendre parler ainsi: Oh notre Marquis le Combattant...

[aquarelle]

Mais le maître mot, c'est:
La patience

Oui, et le plaisir, et comme tu le disais un peu plus haut, penser au chemin parcouru !
Finalement, même si à côté il y a mille nageurs plus performants, on avance d'autant mieux en se concentrant sur ce qu'on ressent à l'intérieur en nageant, dans son corps, dans l'eau, et à partir de soi plutôt que de là où en sont les autres.
J'aime bien l'ambiance de la piscine qui se dessine dans certains de tes messages.