Effectivement, je pourrais être ce petit requin...
se déplaçant lentement entre les frondes des algues, dans une antique rivière baignée de soleil,
un soleil qui était peut-être un peu moins chaud que maintenant...
avec, certainement un doux zéphyr,
comme celui qui m'apporte en ce moment, du plus loin qu'il m'en souvienne,
un cri, des cris sans cesse renouvelés en provenance des côtes californiennes,
qui n'a pas couleur du souvenir,
mais qui porte des sons qui me conviennent,
qui du plus profond des abîmes,
m'aide à soutenir cette douleur ultime,
ce vouloir rémanent infime,
ces impressions hollywoodiennes,
cette promesse d'avenir, de cette terre et ces mers du Sud dont les images me viennent,
où tout finit et tout commence,
où mes rêves s'entretiennent avec ces jeunes femmes qui, dans l'onde quotidienne,
plongent, surfent, nagent à l'indienne,
l'air franc, sérieux, coquin,
le regard foudroyant ou mutin, me répétant comme une antienne,
"Nick, ce soir, c'est Beach party, n'oublie pas, tu l'as promis"
Â, Muses, je crois être bien trop loin pour honorer ce lieu avec soin...
mais, déjà, les visages se ferment,
les regards s'obscurcissent de rayons assassins
de ces jeunesses qui ne comprennent mes desseins...
lors, malgré mon tourment, j'irai sûrement,
voir et entendre les lames du Pacifique,
prendre un engin aérodynamique qui m'y aménera sans panique,
vers ces mers désirées, vers ces Etats océaniques;
et là, j'arpenterai ces royaumes pélagiques,
j'irai visiter ces lointains cousins de la gent ichtyologique,
et vous serrer dans mes bras, charmantes petites soeurs d'Amérique
