Et j'ai nagé...
Publié : mer. 5 août 2015 17:45
A la lecture des posts débutants, il m'est revenu un joli souvenir que j'ai eu envie de partager en espérant que cela vous encouragera !
J'avais 8 ans, en vacances dans le Sud-Ouest. Cette année-là, mes parents avaient décidé que je devais apprendre à nager. Mon père en avait assez de faire le poireau dans la piscine (il ne sait pas nager) pour me surveiller, et j'étais "grande assez" d'après le maître-nageur.
Je vous présente le maître-nageur : ancien de la légion, entraîneur pour l'armée, un pilier du club de natation du coin. Un dur, quoi.
Moi, petite, très stressée à la base (je le suis toujours
), peureuse, pas sportive pour deux sous, timide, très peu sûre de moi.
Un mois avant les vacances, une dame m'avait enseigné les rudiments (coulée, mouvements de brasse) dans son étang (en Belgique, donc, eau à 18° à tout casser, et sans avoir pied car sous mes pieds, c'était de la vase... mais avec bouée, bien sûr).
Donc me voilà à 10 h du mat' devant l'armoire à glace qui allait m'enseigner les mystères de la natation.
Il se fait que j'avais déjà bien avancé, dans mon étang. Dans le bassin moyen, j'ai épaté tout le monde avec les coulées et en "nageant" quelques brasses, lestée des bouchons de liège obligatoires.
Deuxième jour : on enlève quelques bouchons. Je me débrouille toujours très bien.
Troisième jour : on essaie sans les bouchons. En ayant pied, je nage gentillement sur la largeur du bassin. Très, très fière ! On essaie les sauts dans le bassin moyen et dans le grand bassin (sauter, remonter, attraper la perche et sortir) : ok.
En me quittant, le maître-nageur lâche : demain, tu fais une longueur dans le grand bassin.
Moi : avec les bouchons ?
Lui : non, bien sûr. Tu n'en as plus besoin.
Je rentre à la maison de location. Deux heures plus tard : angine, température et tout. Ma manière à moi de stresser (j'ai fonctionné comme ça jusqu'il y a deux ans, où une chute sur le nez a miraculeusement redressé ma cloison nasale...
)
Au bout de trois jours, mon père vient me trouver et me dit que là, on va retourner à la piscine, je ne suis plus malade. Larmes, supplications...
Je lui dis que j'ai trop peur. Ok. On se calme, de quoi as-tu peur ? Après réflexion, j'avais peur d'être trop stressée pour bien faire mes mouvements et de ne pas savoir m'accrocher à la perche ou au bord.
Mon père me dit : "on ne te demande pas de bien savoir nager, on te demande juste de faire tes mouvements du mieux que tu peux en soufflant bien dans l'eau comme tu as appris. Tu peux le faire. Tu n'as qu'à me regarder et venir vers moi en ne pensant qu'à bien faire tes mouvements et à souffler correctement." D'accord, papa.
Retour au bassin le lendemain matin. Il pleut ! On est trois à tenter l'aventure. Une s'est enfermée dans les cabines, et le gamin pleurniche près du grillage où se tiennent ses parents encore plus énervés que lui. Le maître nageur me montre son survêtement, et me dit : tu vois, j'ai confiance, je ne suis même pas en maillot, c'est que je suis sûr que tu vas le faire. (Il est fou, lui....
) Résultat de cette mise en confiance : un sprint autour de la piscine, poursuivie par le gars qui n' a pas réussi à me rejoindre
!
Puis, bon faut y aller, hein, alors on y va. Je me positionne : les pieds avec les orteils qui sont déjà au-dessus de l'eau, le dingue derrière moi, pas de fuite possible, je regarde mon père, là-bas, loin, derrière le grillage et les yeux dans les yeux, je saute.
Je remonte, je m'allonge sur l'eau et je regarde mon père en commençant mes mouvements (grenouille, je m'allonge, je souffle, grenouille, je m'allonge, je souffle...). C'est long, la première fois ! Mais je l'ai fait, j'ai réussi, je n'en reviens pas !
Et quand le gaga me tend le bras pour m'aider à sortir, tout sourire, je lui tourne le dos et .... je repars pour une largeur de piscine, non mais .... !
Voilà. je n'ai pas eu d'autres cours de natation. Je n'ai plus voulu, je crois. En quatre jours c'était plié. Après j'ai regardé les autres, j'ai fait des longueurs, j'ai appris à plonger, j'ai demandé conseil à mon prof de gym, bref je me suis débrouillée. Et le dingue est devenu un pote de mes parents, ils taillaient la bavette chaque année en me regardant nager, nager, nager....
Evidemment, ce ne sont pas des méthodes à conseiller, je voulais juste vous dire que si j'ai pu le faire, vous pourrez le faire aussi, j'espère moins violemment que moi !
Mes enfants ont reçu des leçons au même endroit (bon, les méthodes et les gens avaient changé, heureusement) et en 10 leçons + les exercices l'après-midi avec moi, ils ont su nager suffisamment que pour s'amuser sans crainte. Mais eux n'avaient pas peur de l'eau et maman était dans l'eau aussi !
J'avais 8 ans, en vacances dans le Sud-Ouest. Cette année-là, mes parents avaient décidé que je devais apprendre à nager. Mon père en avait assez de faire le poireau dans la piscine (il ne sait pas nager) pour me surveiller, et j'étais "grande assez" d'après le maître-nageur.
Je vous présente le maître-nageur : ancien de la légion, entraîneur pour l'armée, un pilier du club de natation du coin. Un dur, quoi.
Moi, petite, très stressée à la base (je le suis toujours

Un mois avant les vacances, une dame m'avait enseigné les rudiments (coulée, mouvements de brasse) dans son étang (en Belgique, donc, eau à 18° à tout casser, et sans avoir pied car sous mes pieds, c'était de la vase... mais avec bouée, bien sûr).
Donc me voilà à 10 h du mat' devant l'armoire à glace qui allait m'enseigner les mystères de la natation.
Il se fait que j'avais déjà bien avancé, dans mon étang. Dans le bassin moyen, j'ai épaté tout le monde avec les coulées et en "nageant" quelques brasses, lestée des bouchons de liège obligatoires.
Deuxième jour : on enlève quelques bouchons. Je me débrouille toujours très bien.
Troisième jour : on essaie sans les bouchons. En ayant pied, je nage gentillement sur la largeur du bassin. Très, très fière ! On essaie les sauts dans le bassin moyen et dans le grand bassin (sauter, remonter, attraper la perche et sortir) : ok.
En me quittant, le maître-nageur lâche : demain, tu fais une longueur dans le grand bassin.
Moi : avec les bouchons ?
Lui : non, bien sûr. Tu n'en as plus besoin.
Je rentre à la maison de location. Deux heures plus tard : angine, température et tout. Ma manière à moi de stresser (j'ai fonctionné comme ça jusqu'il y a deux ans, où une chute sur le nez a miraculeusement redressé ma cloison nasale...

Au bout de trois jours, mon père vient me trouver et me dit que là, on va retourner à la piscine, je ne suis plus malade. Larmes, supplications...
Je lui dis que j'ai trop peur. Ok. On se calme, de quoi as-tu peur ? Après réflexion, j'avais peur d'être trop stressée pour bien faire mes mouvements et de ne pas savoir m'accrocher à la perche ou au bord.
Mon père me dit : "on ne te demande pas de bien savoir nager, on te demande juste de faire tes mouvements du mieux que tu peux en soufflant bien dans l'eau comme tu as appris. Tu peux le faire. Tu n'as qu'à me regarder et venir vers moi en ne pensant qu'à bien faire tes mouvements et à souffler correctement." D'accord, papa.
Retour au bassin le lendemain matin. Il pleut ! On est trois à tenter l'aventure. Une s'est enfermée dans les cabines, et le gamin pleurniche près du grillage où se tiennent ses parents encore plus énervés que lui. Le maître nageur me montre son survêtement, et me dit : tu vois, j'ai confiance, je ne suis même pas en maillot, c'est que je suis sûr que tu vas le faire. (Il est fou, lui....


Puis, bon faut y aller, hein, alors on y va. Je me positionne : les pieds avec les orteils qui sont déjà au-dessus de l'eau, le dingue derrière moi, pas de fuite possible, je regarde mon père, là-bas, loin, derrière le grillage et les yeux dans les yeux, je saute.
Je remonte, je m'allonge sur l'eau et je regarde mon père en commençant mes mouvements (grenouille, je m'allonge, je souffle, grenouille, je m'allonge, je souffle...). C'est long, la première fois ! Mais je l'ai fait, j'ai réussi, je n'en reviens pas !
Et quand le gaga me tend le bras pour m'aider à sortir, tout sourire, je lui tourne le dos et .... je repars pour une largeur de piscine, non mais .... !

Voilà. je n'ai pas eu d'autres cours de natation. Je n'ai plus voulu, je crois. En quatre jours c'était plié. Après j'ai regardé les autres, j'ai fait des longueurs, j'ai appris à plonger, j'ai demandé conseil à mon prof de gym, bref je me suis débrouillée. Et le dingue est devenu un pote de mes parents, ils taillaient la bavette chaque année en me regardant nager, nager, nager....
Evidemment, ce ne sont pas des méthodes à conseiller, je voulais juste vous dire que si j'ai pu le faire, vous pourrez le faire aussi, j'espère moins violemment que moi !
Mes enfants ont reçu des leçons au même endroit (bon, les méthodes et les gens avaient changé, heureusement) et en 10 leçons + les exercices l'après-midi avec moi, ils ont su nager suffisamment que pour s'amuser sans crainte. Mais eux n'avaient pas peur de l'eau et maman était dans l'eau aussi !