papillon a écrit :Ansault j'ai exactement ce probleme d'asphyxie dont tu parle,comment on fait pour le depasser ?
Personnellement je crois que ce n'est pas un problème comme tu le dis, moi je préfère le qualificatif de "sentiment". Il me semble qu'on ne peut pas lutter contre et que ce qui importe c'est la façon dont on le gère. Il faut d'abord l'accepter pour pouvoir l'apprivoiser.
Je crois que ce sentiment d'asphyxie sera toujours présent. Plus tu pratiqueras et plus tu repousseras l'apparition de cette sensation. Mais ce qui va changer surtout c'est ta façon de l'appréhender. Plus ça ira et plus tu en auras l'habitude, plus elle te sera familière et tu n'y feras quasiment plus attention, enfin en tout cas ça deviendra un paramètre à gérer au même titre que tous les autres paramètres techniques. Je crois même qu'à un certain niveau on recherche cette sensation pour repousser ses limites et aller de plus en plus loin.
Maintenant là où tu te trompes c'est que tu assimiles cette sensation à des notions de danger. Tu penses que tu vas couler et te noyer. Voilà peut-être un scénario qu'il faudrait chasser de ton esprit. Après tout c'est un peu comme si en gymnastique tu avais comme objectif de faire le grand écart et que la douleur engendrée te faisait craindre de perdre tes membres et de te retrouver cul-de-jatte ! A priori y'a quand même peu de chance pour que ça arrive !
De toute façon quand tu n'en peux plus naturellement tu sors la tête de l'eau et tu respires en faisant quelques mouvements pour rester sur place.
Tout au début quand j'ai commencé par apprendre à nager le crawl, je me suis forcé à tenir un certain timing. Je devais respirer sur 3 temps et pour se faire à chaque mouvement de bras, je comptais dans ma tête
1: je souffle dans l'eau ;
2: je tiens l'apnée sur un mouvement et je résiste ;
3: Ouf, il était temps, j'inspire. Et ainsi de suite. Je devais réaliser cet exercice avec une planche, ce qui est quand même plus sécurisant.
C'est sûr au début c'est difficile parce qu'on n'arrive pas à tout gérer en même temps. Et puis parfois on ne souffle pas assez dans l'eau et au moment d'inspirer on n'a plus de place dans les poumons ! Alors ça devient vite n'importe quoi. Mais il suffit juste de reprendre ses esprits quelques instants, de respirer normalement accroché à sa planche, et, quand on est un peu calmé on recommence.
Pour vraiment éviter de focaliser là-dessus je comptais et ne pensais qu'à ça, essayer de m'en tenir coûte que coûte à ces trois phases.
Concernant la brasse, le rythme de respiration à chaque mouvement de bras me paraissait trop rapide et au début je m'aphyxiais parce que je ventilais trop. Alors du coup j'ai nagé pendant assez longtemps la brasse en faisant complètement un mouvement sous l'eau, ce qui induisait une respiration moins rapide qui d'instinct me convenait bien mieux, ça me laissait surtout le temps de bien expirer sous l'eau.
A vrai dire ce qui m'a décoincé et vraiment ouvert les yeux sur la façon de nager la brasse dans les règles de l'art c'est le reportage sur Hughes Duboscq, que tu peux visionner ici sur ce site
http://www.natationpourtous.com/actuali ... uboscq.php. Il y a quelques images (très furtives) où on le voit à l'entraînement nager la brasse d'une façon tellement souple et limpide que ça en paraît facile et évident. J'ai regardé ces images en boucle en essayant d'imprimer le timing de ses mouvements et en repérant le moment exact où il prenait sa brève inspiration et j'ai tenté de reproduire ses gestes. Un peu comme lorsqu'on apprend une musique ou une chorégraphie. Au début ce n'était pas très concluant mais petit à petit ça s'est mis en place tout seul et aujourd'hui, même si ce que j'en fais est à des kilomètres de l'art d'Hughues Dubosc, j'aime bien nagé la brasse, en tout cas largement plus que de nager le dos.
Voilà, tu sais tout !
Pour résumer il faut donc ne pas focaliser sur cette asphyxie, il vaut mieux l'accepter et s'y habituer. Pour m'y aider, moi, j'ai essayé d'apprendre d'abord mentalement les gestes à effectuer en les mettant en place dans un timing précis et j'ai essayé de m'y tenir sans me poser de questions, en comptant bêtement dans ma tête... 1... 2... puis 3...