Oldswimmer a écrit :Qu'il est si doux de rêver..
Ah, ça, oui, comme ce passage:
Qui t'a virée à l'état d'affluent,
toi qui était un fleuve si fringant...
qui a coupé ta course vers l'Océan,
qui t'a réduit au rôle de suffragant?
Si ce n'est ce faux géant,
quand même il le serait enfin,
cette espèce d'aigrefin,
dans plein de régions trônant
Car Lui, grand seigneur,
quelle horreur!
a joué aux intrigants?
et de la belle Mésogée,
il a été te séparer
et comme s'il était seul, son delta a déployé...
Ô toi subordonnée,
Ô, folle rivière si injustement canalisée,
dans tes alluvions, songe à remuer!
Redeviens ce fier cours d'eau
va montrer à ce lourdeau
que toi aussi, tu peux charrier
autant de sédiments que ce rentier!
après des années de peine et de souffrance,
libère toi Durance!!
va te jeter à Marseille, cette ville sans pareille
Offre à la cité phocéenne cette espérance
de pouvoir comme Paris, son rival sempiternel,
s'offrir la royale jouissance
d'avoir autre chose qu'un pauvre fleuvaillon...
de se voir traverser par toi au méridion,
ruban bleuté et histrion,
Va montrer à Séquana ta soeur,
prisonnière dans sa raideur,
que toi aussi, tu as classe et grandeur,,
Allons, remue dans ton bassin versant,
vas-y, descends!
Devale puissamment de tes hauteurs!
Entre les maisons où la douce Mélanie
sert clients et amis,
Serpente, fais des méandres,
emprunt ton lit d'îles aux bois tendres...
Mais je suis un incorrigible rêveur,
Aussi, Ô, Muses, pardonnez ma candeur.
Et s'espère que de Venice à Long Beach, de l'Estaque à Martigues,
Mes rimailles ne vous auront pas occasionné fatigue.