Babeth a écrit :
Ce n'est pas demain que je vaincrais cette peur et puis comment peut-on savoir nager si on n'est pas à l'aise dans le grand bassin avec tout ce que j'ai acquis depuis 2008 ?
J'en ai honte

Ça m'a touché de te lire.
Savoir nager relève d'un apprentissage, d'une volonté de comprendre, répéter, ressentir, intégrer des mouvements dans l'eau. Et là-dessus, il n'y a aucun doute que tu sois bien inscrite dans cet apprentissage !
La peur pour moi c'est beaucoup moins rationnel et ça vient certes entraver la disponibilité qu'on a pour un apprentissage, mais, et tu le montres, ça ne l'empêche pas. Ça joue surtout que le comment. Tu ne peux pas produire ce que tu as appris n'importe où, n'importe comment, n'importe quand, voilà ce que ça fait. Aucune honte à avoir là-dedans, et peut-être même que cela n'est pas si inhabituel.
Et tu montres bien que des choses restent possibles, des acquis te servent de repère même quand tu es aux prises avec cette peur.
C'est dur de vivre des moments où elle reprend le dessus, ça te donne peut-être l'impression de revenir en arrière ou de percevoir qu'il y a des limites qui échappent à ta volonté. J'aimerais simplement te dire que c'est notre cas à tous, chacun à sa manière.
Peut-être que si tu en as honte, c'est qu'il y a encore une part de toi qui a le sentiment que ça tient à toi. Or, tout ce qui tenait à toi, tu l'as fait ! tu as affronté ta peur - ce qui ne veut pas dire s'en libérer mais faire avec - et tu as appris à nager. N'attend pas de toi de contrôler quelque chose qui par essence nous échappe. Essaie de tolérer que ça te traverse et que ça circonscrive certaines de tes expériences, ne t'en puni pas. En te lisant, on aurait dit que tu t'étais déçue. Mais ça me semble si injuste d'attendre de toi quelque chose qui ne relève pas de ta seule volonté.