Aaah, Babounette

, si j'étais si fort que çà, enfin
puisque cela vous plaît, en voicit encore...
Nous, exilés en un bas monde,
sur une planète trop ronde,
Cap, droit sur Antilia,
au royaume des sept cités, saluer Califia,
rejoindre en sa terre adorée, pour une fois,
étant tous arrivés loin là bas,
retrouver des mondes confisqués,
toutes les impalpables clefs,
que les Dieux en leur immense pouvoir ont cachées
les grands héritages qui nous ont été légués,
nous montrer dignes de ce parage,
fouler le sol de soleil inondé
longer, sans autre but les plages sans fin,
de cette immense contrée,
allere voir les amis de la Déesse, les dauphins
leur confier notre infinie détresse,
pouvoir se replonger délicieusement enfin,
dans les eaux turquoises d'une infinie caresse,
demander une entrevue à Amphitrite,
même si nous n'en avons pas le mérite,
exposer à la souveraine des sept mers,
nos requêtes passionées et amères,
laver nos peines dans les aux de Téthys,
cet océan de nulle part,
nous mêler aux bancs bigarrés des voiliers et des thazars,
faire face aux abîmes,
pourfendre les monstres en un combat ultime,
pour avoir, par le plus petit des hazards, infimes,
acceder au rang de citoyens de l'Empire de l'Eté,
faire un retour au pays des Bienheureux tant désiré,
Ô, Reine de Cibola,
nous autres, pauvres Terriens, nous voilà!
toi qui gardes les portes qui mènent à Mû,
et à la Lémurie,
permets nous sans tricherie
de voguer vers ton Empyrée marine,
fuir ces histoires qui nous minent!
Dans le bleu insondable
de ta patrie formidable,
puissions nous nous ressourcer,
nous bien incapables
de faire fructifier le Grand Héritage,
de tes îles en archipels, rends nous plus sages
Le poête voit qu'il est l'heure, dommage!
mais il a encore tant à écrire, amis nageurs,
tant de choses encore à vous dire et conter...