Au détour d'une affiche.
Ces temps-ci, ma volonté a baissé, est-ce de la lassitude ou une perte de feu sacré
serait-ce un retour de Dame Phobie
Le tram, plongé dans ma lecture en route vers mon gagne pain,
çà va être l'été et les marques de maillots y vont de leur pub
un moment, je lève le nez, j'ai aperçu une beauté, cela faisait
longtemps, j'avais les pensées ailleurs et elle était sortie de mon esprit
depuis tant d'années
et pourtant, en requêtant l'affiche le soir, c'était bien elle, comme si le temps
n'avait pas eu de prise, me voici revenu à mes jeunes années de fantasmes,
aux plages du Rêve inaccessible, peuplé de ces naïades que j'idolâtrais presque
marchant nonchalamment sur un sable d'argent, sortant de l'Onde rayonnante,
venant presque vers moi, comme pour me demander ce que je fabriquais là,
me reprocher mes faiblesses, comme autant de déesses tutélaires me rappelant
au devoir, dont sans arrêt, je me défilais, éternel frustré
le temps a passé aussi le compte des années, j'avais vingt ans, elle débutait,
Maintenant les cinquante nous guettent, d'une manière pas chouette,
Malgré tout cela, la Sirène se tient là, au regard franc, pour exiger encore,
de l'exercice au Poète fuyant dont le nom n'a jamais été écrit dans l'eau
"Ouais, encore une longueur, mon Toto

"