Comment nager sans stress ?

[Aymar]

Voilà, comme tout un chacun il y a des jours avec, où dès les premières longueurs je suis à l'aise et pratique une nage correcte et souple, et des jours sans, où même après l'échauffement rien ne va, je suis fatigué, essoufflé, j'ai du mal à contrôler ma nage.

J'ai remarqué que la plupart de ces bons jours je suis détendu, il y a peu de monde dans la ligne d'eau, je ne suis pas bousculé, bref le moral est bon. Au contraire les mauvais jours correspondent souvent à une séance dans de moins bonnes conditions : eau plus froide, ligne d'eau encombrée, étroite (2m au lieu de 2,5m), bassin assez agité par des nageurs en nombre, etc... Mon état physique influe peu : si les conditions sont agréables je serais détendu, même en état de fatigue voire de blessure, la durée de la séance sera réduite, c'est tout. Un jour sans peut suivre un jour avec ou inversement.

Bref, je pense que les conditions ambiantes me stressent inconsciemment et me bloquent. D'ailleurs si au cours de la séance ces perturbations disparaissent ma nage redevient généralement plus facile. C'est particulièrement sensible sur le papillon, par exemple.

Quelqu'un a-t-il connu cela, comment le gérer ? prolonger l'échauffement, faire une série respiration (5T par exemple), faire des accélérations, des éducatifs, etc ?

[Guild]

J'ai même l'impression que ce que je mange le matin influe également sur ma performance. Au point d'avoir l'impression que si je zappe une tartine, je le ressentirai dans ma séance.

Sinon, quand ça m'arrive, je le sens dès les premiers mouvements. Rapidement essoufflé, plus sensible au chlore, ou sensation d'eau plus froide que d'habitude, je me concentre alors sur les éducatifs, sur une séance plus courte qui passe d'une heure à 40 à 45 minutes et ce à faible intensité. Après je me réserve un petit passage dans le "petit bain" où j'essaie de me détendre dans très souvent une eau plus chaude. Petits mouvement, un peu d'apnée statique, en mouvement... Détente quoi. Et généralement, le lendemain, j'explose mes objectifs.

Par contre une chose que j'ai remarqué, c'est que si je nage malgré dans un jour sans comme si de rien n'était, je sais que j'aurais mal au coucher aux épaules, aux jambes, au dos ou ailleurs... Je suis curieux moi aussi de vos méthodes pour ces fameux jours sans.

[yul]

C'est intéressant comme question ...

Pour ma part, je nage moins bien lorsqu'il y a trop de monde.

La promiscuité avec les autres nageurs m'a souvent interpellé.

Lorsqu'on est dans le bassin, on se trouve à seulement quelques centimètres, parfois même en contact, peau contre peau, avec des gens souvent inconnus et en plus dans une tenue minimaliste.
On est parfois plus proche d'un autre nageur que nous le sommes de la personne qui partage notre lit la nuit.

Une situation que nous n'accepterions pas d'endurer en dehors de la piscine !
Afin d'assouvir notre envie de nager, nous laissons notre besoin d'intimité, les barrières de notre espace vital, au vestiaire avec nos vêtements !

C'est d'autant plus stressant que bien souvent, on ne connaît pas la fréquentation qu'il y aura à la piscine.
Parfois, il n'y a presque personne en début de séance, et puis le monde afflue d'un coup ... et la séance devient cauchemardesque.

Je crois qu'il n'y a guère que dans les transports en commun, notamment dans les métros des grandes villes, que l'on retrouve ce genre de situation.

Les gens, pour être transporté d'un point à un autre, tolèrent la promiscuité, parfois agglutinés l'un contre l'autre à renifler l'haleine fétide du voisin, ou le regard posé sur ses poils dans les oreilles
Et ce sans un mot, sans rien savoir de l'autre.

[valdes]

Pour ma part, je nage moins bien lorsqu'il y a trop de monde.

Moi aussi. Je vais maintenant nager par plaisir et pour m'améliorer. Et mieux même je veux progresser tout en me détendant. Alors si je découvre que le bassin est bourré à craquer, que ça caquette et que ça pialle de partout : je voudrais juste faire demi-tour et que l'on me rembourse mais ça, c'est pas trop possible. Alors ces séances-là, je les ressens comme un vrai gâchis. Le bruit, le monde, la foule, ça me stresse un maximum. Je viens pas à la piscine pour que ça me rappelle des souvenirs de métro parisien aux heures de pointe.

Là seule solution, y aller quand il y a peu de monde, tout au moins la foule des barbotteurs bruyants. Genre tard le soir, quand il pleut dans le bassin extérieur ou bien avec le club.

Je n'arrive pas encore à nager en faisant abstraction de ce qui m'entoure et notamment les autres. Mais chez moi, ça a toujours été le cas, j'aime bien courir en groupe, mais j'aime encore mieux courir toute seule au petit matin, idem pour pédaler ou marcher, avoir mon petit bout de plage à moi dans une crique où plus personne ne peut accéder à marée haute, mis à part quelques intrépides.

La foule, le bruit, les cris, quand ils me sont imposés, je n'ai qu'une seule solution : FUIR et leur laisser ma place.

De toutes les manières, techniquement, il est impossible de travailler en natation lorsqu'il y a trop de monde : les palmes on ne les met pas ; le dos on ne tente même pas, les longueurs et les mouvements en crawl toujours interrompus sont difficiles à compter et le travail des culbutes en bout de bassin avec 10 nageurs accrochés à la goulotte est impossible, reste la brasse et encore .... quand ça discute en nageant et qu'on doit mettre son clignotant pour doubler ça devient vite très agassant ...

[meldame]

Bonjour

ce qui m'aide à faire de bons entraînements est, en grande partie, la température de l'eau...Lorsqu'elle est trop chaude j'ai l'impression de manquer d'air...de ne pas avoir d'endurance et difficile de garder la motivation mentale Cependant, quand l'eau est légèrement en dessous de 80 degré celsius (- de 26)....là, je suis d'attaque!

Lorsque je nage dans le bain libre, j'aime y aller quand il n'y a pas foule...le matin très tôt...l'eau est calme, pas de bruit et cela débute bien la journée!!

[Ansault]

Personnellement je ne ressens pas tout à fait les choses de la même façon.
Les conditions extérieures ne me dérange pas trop, enfin me semble-t-il. Bien sûr, il m'arrive d'être agacé parce qu'il faut sans arrêt doubler les autres nageurs, ou parce qu'il y a trop de monde... Mais je ne crois que c'est réellement ça ce qui me fait mal nager.
Quand il y a un peu trop de monde, je crois inconsciemment que ça me donne une excuse pour allonger mes récups ! Alors même si ça me gène je crois que je m'en accommode...
Et puis en fait j'essaie quand même d'y aller dans des créneaux peu fréquentés. Cet après-midi par exemple, il n'y avait pas grand monde... pendant 3/4 d'heure nous étions deux dans la ligne.

J'ai constaté aussi que j'ai du mal, que je nage mal, de façon déconstruite, relâchée, désynchronisé, surtout quand j'ai arrêté pendant quelques temps. C'est toujours les séances où je reprends qui sont vraiment les plus pénibles. Bien sûr si alors il y a trop de monde ça peut devenir cauchemardesque, mais ce n'est pas à proprement parler les conditions extérieures les premières responsables.
Bizarrement aussi ce n'est pas quand je suis fatigué que c'est le plus pénible, au contraire ! Parfois alors que je me suis couché tard, ai mal dormi, et crois être en petite forme, étonnement ces séances se passent beaucoup mieux que ce que je croyais... Est-ce le fait de m'attendre au pire ?...

[makaire]

En tant que nageur et sportif trentenaire, je pense que s'il n'y a pas de compète en jeu, il ne faut pas s'affoler, ni culpabiliser.
Il est tout à fait normal d'avoir des jours avec et d'autres sans. Les causes sont en effet multiples et variées; il vaut mieux laisser couler en nageant cool ou en se détendant, c'est l'avantage de l'eau: elle répond à tous les besoins.

Et on retrouve vite la pêche la séance suivante...nous ne sommes pas des machines, fragiles humains que nous sommes.

De toutes façons, le temps fait son oeuvre et le corps sera de moins en moins performant; après, c'est le mental qui fait la différence, mais à quelles fins ?

Bref, mieux vaut relativiser et écouter son corps pour éviter les blessures et comme dit le proverbe : qui veut voyager ou nager loin, ménage sa monture.