
Peu connu aujourd'hui, l'auteur a pourtant fait énormément pour le développement de la natation et beaucoup compté dans l'histoire de notre sport. Ayant longtemps vécu à l'étranger et notamment aux Etats-Unis, il a participé activement à l'importation de certaines techniques et méthodes, notamment le crawl. Il a aussi créé de nombreux clubs de natation dans le sud de la France.
Ce n'est pas un livre rare. Pour les passionnés, il est d'ailleurs disponible sur Amazon
J'en reproduirais ici quelques extraits.
Tout d'abord, pour planter le décors, les conditions :
Comment se préparer aux épreuves de compétition?La rareté des piscines en France fait l'étonnement des étrangers de passage en notre pays : alors qu'en Amérique, en Angleterre, en Allemagne, il existe des piscines, fort bien aménagées jusque dans les petites villes de province, chez nous, cet établissement est considéré comme un luxe (...). Actuellement, je ne connais guère, en dehors de Paris qui est particulièrement favorisé (une dizaine de piscines), qu'une douzaine d'autres piscines dans tout le reste de la France, citons : la piscine Michelin à Clermont-Ferrand, les piscines de Strasbourg et de Colmar, celle de Tourcoing, berceau des enfants de Neptune, celles de Dinard, de Rennes de Pau et de Biarritz (en construction). En plus, les grands bassins olympiques de Cannes, Hendaye, les Tourelles à Paris et Monte-Carlo ; enfin les bassins plus petits de Nice et Hossegor.
On voit parfois arriver quelque chose de très moderne :Supposons que vous vous sentiez suffisamment sûr de vous pour courir votre chance dans un meeting de natation : votre entrainement doit comprendre une période de un mois environ :
- la première semaine sera employée à parfaire votre forme physique ; vous vous entrainerez à terre plutôt que dans l'eau ;
- la deuxième semaine, vous nagerez lentement, chaque jour, le double de la distance que représente l'épreuve en vous appliquant à obtenir un style souple, aisé; votre respiration doit devenir régulière, vos mouvements automatiques.
- La troisième semaine, nagez la moitié de la distance à toute allure, un jour sur deux; les autres jours nagez la distance complète à une allure moyenne; vous devez sentir que vous avez un surplus d'énergie en réserve, que vous pourriez employer, si besoin en était. Restez en deçà de vos possibilités. Pratiquez le plongeon de départ et les virages, plusieurs fois à chaque séance.
- La quatrième semaine, nagez une fois chaque jour, pendant les trois premiers jours, la distance de l'épreuve, sans vous employer à fond, vous réservant pour le sprint final. Puis reposez-vous complétement jusqu'au jour de la course, vous contentant d'une simple séance quotidienne d'assouplissement. Vous devez vous présenter sur la plage de départ, les muscles souples, les nerfs calmes et l'esprit lucide. La nervosité fait perdre autant de courses que le manque d'entraînement.
Il est aussi une croyance , trop généralement répandue, que la natation est un exercice, qui s'apprend tout seul, en quelques essais, comme le patinage ou la bicyclette, et qu'une fois que l'on sait se tenir sur l'eau, l'on devient un bon nageur par la simple pratique. L'ignorance de l'art natatoire, en notre pays, est vraiment chose stupéfiante. Vous entendrez couramment dire : "Moi je nage à ma façon (et quelle façon!), et je m'en trouve fort bien; à force de nager, j'arriverai à un résultat: c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Oui mais ce n'est pas en nageant "à la va-comme-je-te-pousse" qu'on devient un vrai nageur, car la moindre faute se transforme, peu à peu, par l'exercice, en un grave défaut qui arrête tout progrès, et qu'il devient fort difficile de corriger, lorsqu'il a pris place dans le clavier de nos réflexes.