[Méthode] Débrider la machine
- Matthieu
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[Méthode] Débrider la machine
J'ouvre un sujet pour parler d'une difficulté bien particulière que peuvent rencontrer certains nageurs au cours de la méthode d'entraînement. Il s'agit de la difficulté à changer de rythme et à atteindre des vitesses plus élevées que la vitesse moyenne.
Concrètement, on peut dire que cela pose problème quand un nageur éprouve de grandes difficultés à dépasser sa vitesse moyenne de plus de 3 ou 4 secondes (sur 50 mètres).
1ère piste : dégradation technique
La nage se dégrade avec la vitesse et toute augmentation du rythme entraîne une augmentation importante de la dépense énergétique. Le nageur ne peut pas assumer cette augmentation du coût énergétique et "plafonne" rapidement. On peut s'en rendre compte par l'augmentation du nombre de mouvements (en crawl, il va dans ce cas augmenter bien plus vite que le nombre de secondes gagnées)
Cette difficulté est traitée complétement dans la méthode grâce à la progressivité des séances. Il faut simplement être patient et bien respecter les consignes de chaque séance. Il ne faut pas aller trop vite et refaire les séances lorsque les points d'étape ne sont pas validées.
2ème piste : un défaut d'accélération dans le mouvement propulsif.
Le mouvement propulsif (sous l'eau) doit être effectué en accélération (page 115 du livre).
Ce qui signifie normalement que le temps de la prise d'appui (lorsque le bras est en extension devant) est relativement long par rapport au temps où le bras appuie vers l'arrière. Lorsque l'on accélère, le temps de la prise d'appui diminue ce qui permet de monter en fréquence.
Un nageur qui n'accélère pas son mouvement sous l'eau a une réserve d'accélération est assez faible. Cela donne l'impression d'un bon diesel qui "ne tourne pas les bras". Il ne peut pas jouer sur le temps de la prise d'appui qui est déjà relativement court par rapport à l'ensemble de son mouvement de bras.
Il faut dans ce cas apprendre à varier davantage la vitesse du mouvement de bras. La V1 est en général idéale pour travailler cela. On peut donc reprendre quelques séances en période 3 pour s'améliorer sur ce point.
3ème piste : un défaut de vitesse
Là, ce serait davantage le problème de nageurs qui ont nagé pendant des mois voire des années en adoptant toujours la même vitesse. C'est un peu comme si l'automatisme avait été poussé trop loin (mouvement stéréotypé) et il devient très difficile de chaner de rythme. Ca peut donner des nageurs qui ont peu de difficultés dans les premières périodes du livre mais qui vont en éprouver de bien plus grandes arrivé aux périodes 5 et suivantes.
Changer de vitesse, c'est forcément changer (un peu) de nage. Si on veut modifier le stéréotype, autant y aller franchement et anticiper le travail de vitesse maximale qui n'est normalement abordé que dans la période 8. Les caractéristiques de cet entraînement sont :
- distances très courtes
- vitesse la plus haute possible (on cherche à repousser ses limites)
- récupération complète entre chaque répétition
On peut par exemple ajouter à la fin de chaque échauffement une série de 4x50m, séparés de 30 secondes minimum de repos, avec 12,5m sprint et 37,5m tranquille.
Pour "casser" plus facilement les stéréotypes, il faut changer à chaque séance les sprints (4 nages, crawl, sans matériel, avec palmes, sprinter à la fin du 50 et non au début, etc.)
Dans ce cas, il est aussi possible d'utiliser le tempo trainer qui peut être utilisé pour s'encourager à augmenter progressivement la fréquence. Soit pour des exercices de sprint à vitesse maximale, soit pour des exercices de vitesse 2 (V2)
Concrètement, on peut dire que cela pose problème quand un nageur éprouve de grandes difficultés à dépasser sa vitesse moyenne de plus de 3 ou 4 secondes (sur 50 mètres).
1ère piste : dégradation technique
La nage se dégrade avec la vitesse et toute augmentation du rythme entraîne une augmentation importante de la dépense énergétique. Le nageur ne peut pas assumer cette augmentation du coût énergétique et "plafonne" rapidement. On peut s'en rendre compte par l'augmentation du nombre de mouvements (en crawl, il va dans ce cas augmenter bien plus vite que le nombre de secondes gagnées)
Cette difficulté est traitée complétement dans la méthode grâce à la progressivité des séances. Il faut simplement être patient et bien respecter les consignes de chaque séance. Il ne faut pas aller trop vite et refaire les séances lorsque les points d'étape ne sont pas validées.
2ème piste : un défaut d'accélération dans le mouvement propulsif.
Le mouvement propulsif (sous l'eau) doit être effectué en accélération (page 115 du livre).
Ce qui signifie normalement que le temps de la prise d'appui (lorsque le bras est en extension devant) est relativement long par rapport au temps où le bras appuie vers l'arrière. Lorsque l'on accélère, le temps de la prise d'appui diminue ce qui permet de monter en fréquence.
Un nageur qui n'accélère pas son mouvement sous l'eau a une réserve d'accélération est assez faible. Cela donne l'impression d'un bon diesel qui "ne tourne pas les bras". Il ne peut pas jouer sur le temps de la prise d'appui qui est déjà relativement court par rapport à l'ensemble de son mouvement de bras.
Il faut dans ce cas apprendre à varier davantage la vitesse du mouvement de bras. La V1 est en général idéale pour travailler cela. On peut donc reprendre quelques séances en période 3 pour s'améliorer sur ce point.
3ème piste : un défaut de vitesse
Là, ce serait davantage le problème de nageurs qui ont nagé pendant des mois voire des années en adoptant toujours la même vitesse. C'est un peu comme si l'automatisme avait été poussé trop loin (mouvement stéréotypé) et il devient très difficile de chaner de rythme. Ca peut donner des nageurs qui ont peu de difficultés dans les premières périodes du livre mais qui vont en éprouver de bien plus grandes arrivé aux périodes 5 et suivantes.
Changer de vitesse, c'est forcément changer (un peu) de nage. Si on veut modifier le stéréotype, autant y aller franchement et anticiper le travail de vitesse maximale qui n'est normalement abordé que dans la période 8. Les caractéristiques de cet entraînement sont :
- distances très courtes
- vitesse la plus haute possible (on cherche à repousser ses limites)
- récupération complète entre chaque répétition
On peut par exemple ajouter à la fin de chaque échauffement une série de 4x50m, séparés de 30 secondes minimum de repos, avec 12,5m sprint et 37,5m tranquille.
Pour "casser" plus facilement les stéréotypes, il faut changer à chaque séance les sprints (4 nages, crawl, sans matériel, avec palmes, sprinter à la fin du 50 et non au début, etc.)
Dans ce cas, il est aussi possible d'utiliser le tempo trainer qui peut être utilisé pour s'encourager à augmenter progressivement la fréquence. Soit pour des exercices de sprint à vitesse maximale, soit pour des exercices de vitesse 2 (V2)
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Re: [Méthode] Débrider la machine
je me retrouve bien dans le type de nageur trois; Difficile de casser le rythme, c'était meme carrément psychologique. Ma tete me disait que je ne pouvais pas accélérer le mvt de mes bras. J'ai réussi à mettre fin à cela en m'amusant avec un autre nageur. Et j'ai constaté que lorsque je dois nager plus vite, j'ai tendance à faire un retour de bras tendu en crawl. Maintenant je m'oblige à chaque séance à faire des changements de rythme meme en m'échauffant. Nager un peu plus vite, sprinter sur une moitié de bassin etc..
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Re: [Méthode] Débrider la machine
Même si j'arrive à accélérer j'ai l'impression de me retrouver dans le cas numéro 2 puisque je n'arrive pas à varier volontairement la vitesse des bras tout en respectant le temps prévu. Je pense notamment aux séances de la période 7 où il faut augmenter/diminuer la fréquence de 10%. Si je moulines plus vite (5% plus vite mais certainement pas 10% plus vite) je vais plus vite et j'ai du mal à tenir sur la durée. Et si je ralentis les bras, je ralentis.
J'ai investi dans un tempo trainer. J'espère que ça va m'aider à mieux comprend/ressentir la relation entre fréquence et amplitude.
J'ai investi dans un tempo trainer. J'espère que ça va m'aider à mieux comprend/ressentir la relation entre fréquence et amplitude.
Re: [Méthode] Débrider la machine
Pour moi egalement le retour du bras joue un rôle important.Oldswimmer a écrit :Et j'ai constaté que lorsque je dois nager plus vite, j'ai tendance à faire un retour de bras tendu en crawl.
En effet, pour augmenter sensiblement ma vitesse (allure compétition), c'est à dire ma fréquence, j'accélère le retour aérien (surtout la fin du retour, le bras se tend). Par effet de balancier, le bras moteur l'accompagne et accélère également. J'ai l'impression que ce retour rapide du bras entraine l'épaule vers l'avant, ce qui déclenche le roulis, qui est plus difficile à mettre en œuvre quand la fréquence augmente.
Cela m'évite de "mouliner", qui induit une perte significative d'appui et donc aucun gain de vitesse.
Re: [Méthode] Débrider la machine
J'ai l'impression de lire un bilan de mes difficultés, je suis le cas typique et je cumule tous les défauts
Point 1 : j'ai testé et j'ai vite compris (enfin mon corps me l'a fait comprendre) que c'était pas la bonne méthode.
Donc je fais des modifs, très légères car sinon dans l'effort ça fout le camp.
Et je varie comme propose Matthieu : je prends un nageur assez régulier, je lui donne 5m d'avance, je le rattrape, puis 6m etc. Le plus souvent il aime pas quand je lui gratte les pieds
Mais sait-il que je déteste aussi quand il a déjà touché le mur ?
Sur ma V2, j'ai divisé le temps par 2 et je la "cherche" sur 25m.
Au début, j'étais même pas au T
Puis la main à 1m.
Aujourd'hui je touche presque le mur, SAUF que c'est loin d'être gagné vu qu'avec le virage et la fatigue je perdrai forcément à la 2° longueur.
Votre avis sur le fait de travailler sur 25m ?
Point 1 : j'ai testé et j'ai vite compris (enfin mon corps me l'a fait comprendre) que c'était pas la bonne méthode.
Donc je fais des modifs, très légères car sinon dans l'effort ça fout le camp.
Et je varie comme propose Matthieu : je prends un nageur assez régulier, je lui donne 5m d'avance, je le rattrape, puis 6m etc. Le plus souvent il aime pas quand je lui gratte les pieds
Mais sait-il que je déteste aussi quand il a déjà touché le mur ?
Sur ma V2, j'ai divisé le temps par 2 et je la "cherche" sur 25m.
Au début, j'étais même pas au T
Puis la main à 1m.
Aujourd'hui je touche presque le mur, SAUF que c'est loin d'être gagné vu qu'avec le virage et la fatigue je perdrai forcément à la 2° longueur.
Votre avis sur le fait de travailler sur 25m ?
Re: [Méthode] Débrider la machine
M PA LO,
Nos entrainements "vitesse" dans mes séances club ressemblent à ce que Matthieu a écrit : petites distances et récupération longue. Par exempte :
- sur 25m, tu démarres sur une nage avec suffisamment d'amplitude et de bons appuis, quand c'est en place tu accélère progressivement an augmentant la fréquence (le retour aérien doit être rapide). tu recommence après une pause d'au moins 30 secondes. Evidemment la mise en régime (placement des appuis) ne doit pas demander trop de longueur (pas de plongeon donc). Si l'appui est bon tu peux même avec l'accélération sentir ton corps projeté en avant
- sur un 100m, placer un 25m "progressif".
S'il y a un nageur devant il faut lui laisser la moitié des 25m pour ne pas être gêné. Un bon échauffement préalable est impératif. faire de la vitesse sur 25m doit donc être un bon exercice.
Nos entrainements "vitesse" dans mes séances club ressemblent à ce que Matthieu a écrit : petites distances et récupération longue. Par exempte :
- sur 25m, tu démarres sur une nage avec suffisamment d'amplitude et de bons appuis, quand c'est en place tu accélère progressivement an augmentant la fréquence (le retour aérien doit être rapide). tu recommence après une pause d'au moins 30 secondes. Evidemment la mise en régime (placement des appuis) ne doit pas demander trop de longueur (pas de plongeon donc). Si l'appui est bon tu peux même avec l'accélération sentir ton corps projeté en avant
- sur un 100m, placer un 25m "progressif".
S'il y a un nageur devant il faut lui laisser la moitié des 25m pour ne pas être gêné. Un bon échauffement préalable est impératif. faire de la vitesse sur 25m doit donc être un bon exercice.
- caro-line
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Re: [Méthode] Débrider la machine
le seul soucis avec la vitesse sur courte distance, est que ça doit rester le début du travail il me semble.
A un moment donné, faut faire des 50 et 100... Sinon, voilà où j'en suis personnellement: 18s et quelques au 25m crawl, 43 au 50m, 1mn35 au 100mm... J'ai comme qui dirait un problème
Matthieu ton post m'a touchée aussi, je suis TRES concernée même sans suivre ta méthode
A un moment donné, faut faire des 50 et 100... Sinon, voilà où j'en suis personnellement: 18s et quelques au 25m crawl, 43 au 50m, 1mn35 au 100mm... J'ai comme qui dirait un problème
Matthieu ton post m'a touchée aussi, je suis TRES concernée même sans suivre ta méthode
*** Parce que le célèbre "j'peux pas j'ai piscine", c'est pas toujours une blague! ***
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Re: [Méthode] Débrider la machine
Comment ça un problème ? De vitesse ou de conservation de la vitesse ?
Tes temps paraissent "normaux" entre eux, voire mieux au niveau du 25 m, parce que 2 x 18 sec= 36 sec, ça fait 7 sec d'écart avec ton 50 m, ce qui me semble un peu conséquent (j'ai un écart de 3 sec perso), par contre si on multiplie par 2 ton 50, ça fait 1'26, donc "plus que" 9 secondes d'écart (j'ai 7 sec d'écart).
Tout ça pour dire que ta machine à toi n'a pas l'air si bridée que ça
Tes temps paraissent "normaux" entre eux, voire mieux au niveau du 25 m, parce que 2 x 18 sec= 36 sec, ça fait 7 sec d'écart avec ton 50 m, ce qui me semble un peu conséquent (j'ai un écart de 3 sec perso), par contre si on multiplie par 2 ton 50, ça fait 1'26, donc "plus que" 9 secondes d'écart (j'ai 7 sec d'écart).
Tout ça pour dire que ta machine à toi n'a pas l'air si bridée que ça
- caro-line
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Re: [Méthode] Débrider la machine
ah?
ces écarts me paraissent énormes à moi... je me faisais un calcul du genre "18 au 25 départ dans l'eau, ça doit faire au 50m 2x18+3 ou 4 secondes car je ne tiens pas deux 25 à la même vitesse qu'un seul, mais comme je devrais gagner 1 ou 2 secondes au plongeon, ça devrait faire moins de 40s... "
alors vu comme ça, un 43 c'est la douche froide...
ces écarts me paraissent énormes à moi... je me faisais un calcul du genre "18 au 25 départ dans l'eau, ça doit faire au 50m 2x18+3 ou 4 secondes car je ne tiens pas deux 25 à la même vitesse qu'un seul, mais comme je devrais gagner 1 ou 2 secondes au plongeon, ça devrait faire moins de 40s... "
alors vu comme ça, un 43 c'est la douche froide...
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Re: [Méthode] Débrider la machine
MDR je vois des chiffres partout je suis plus très de tout bien capter :p, déjà j'étais pas certaine d'avoir écrire quelque chose de compréhensible. Enfin du coup j'ai l'impression qu'on essaie de dire la même chose non ?
Pour 18 secondes au 25, tu devrais pouvoir faire 40 au 50 m non ?
Mais pour moi, si tu es capable d'être rapide sur 25 m, c'est que tu n'as pas de problème de "bridage". Après, c'est chaud de conserver la vitesse sur 50 m. A retester, c'était peut-être pas un bon jour quand tu as fait le 50.
Le 43 est fait départ plongé, alors que le 18 est fait départ dans l'eau ?
Pour 18 secondes au 25, tu devrais pouvoir faire 40 au 50 m non ?
Mais pour moi, si tu es capable d'être rapide sur 25 m, c'est que tu n'as pas de problème de "bridage". Après, c'est chaud de conserver la vitesse sur 50 m. A retester, c'était peut-être pas un bon jour quand tu as fait le 50.
Le 43 est fait départ plongé, alors que le 18 est fait départ dans l'eau ?