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Le 11 décembre 2018
10 000 heures, c’est le temps qu’il faudrait pour devenir expert dans n’importe quel domaine, d’après l’auteur Malcolm Gladwell qui s’est appuyé notamment sur des études menées au début des années 90, auprès de violonistes et de pianistes.
Ce chiffre semble assez cohérent pour la natation. On sait par exemple que la nageuse Rebecca Addlington a totalisé 8840 heures de pratique entre sa 12ème année et ses deux titres olympiques obtenus à 19 ans sur 400 et 800 mètres nages libre. Si l’on ajoute ses très jeunes années de pratique, qui représentent probablement environ 2000 heures, le compte y est.
Derrière cette théorie se dessine bien évidemment un message philosophique : peu importe le talent, seul le travail (long et acharné bien sûr) serait la clé du succès.
Cette théorie a connu un tel succès que de nombreuses études ont été menées, dans différents domaines, pour la vérifier. Elles ont en fait trés souvent abouti à des résultats inverses.
Il y a quelques années, un chercheur d’Atlanta, Zachary Hambrick, montrait ainsi que parmi les joueurs d’échecs de niveau moyen, 13% avaient dépassé le temps de pratique des meilleurs joueurs tandis que d’autres avaient atteint un niveau expert en ne consacrant qu’un nombre assez limité d’heures à leur pratique (probablement des gens très doués et donc très énervants !).
Les études sur les joueurs d'échecs sont intéressantes car il existe un classement mondial qui permet de situer précisément tous les joueurs. Cependant, que ce soit en musique, aux échecs ou dans le sport, ces études montrent que le temps de pratique ne compterait qu’à hauteur de 30% pour déterminer le niveau de performances. Elle montre surtout que l'on peut malheureusement aligner les heures d'entraînement sans succès.
Ces études, portant sur des domaines très variés, peuvent remettre en cause la façon dont on conçoit l'apprentissage. Généralement, il est vu comme une transmission d'un maître à un élève. Ce dernier reçoit les consignes, les comprend puis essaie de les mettre en application. Cette modalité d'apprentissage serait efficace pour les débutants mais insuffisante pour les pratiquants confirmés. Dans leur cas, les consignes se heurtent à des habitudes de fonctionnement difficiles à dépasser. Seule certaines personnes y arriveraient.
L’intérêt pour les neurosciences amène aujourd’hui à prendre davantage en compte ces automatismes et, en ce qui concerne les activités sportives, à reconsidérer le rôle du système nerveux et des muscles. On sait notamment que les muscles envoient en permanence des informations sur leur longueur, leur tension et leur vitesse d’étirement. Ce sont ces informations qui nous permettent de situer les différentes parties de notre corps dans l’espace et de contrôler nos mouvements sans regarder ce que l’on fait.
Le système nerveux doit traiter ces données en les mettant en relation avec les informations :
La quantité d’informations reçue excède largement ce que le système nerveux est capable de traiter consciemment. Il est impossible de prendre en compte toutes ces informations en même temps. Le nageur considéré comme doué, serait celui qui sait diriger son attention vers les sensations les plus pertinentes et utiliser ces informations pour faire évoluer sa technique. A l'inverse, un nageur moyen pourrait laisser passer certaines informations importantes et ne pas s'apercevoir qu'il n'est pas correctement positionné par exemple.
Pour conclure, voici quelques idées pour commencer à appliquer tout ceci.
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