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De Luc Collard
Editeur : Atlantica - Paru en 2009
142 pages
Prix le plus bas : 17 Euros
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L'auteur défend dans cet ouvrage l'idée selon laquelle les ondulations sous-marines devraient obtenir dans les contenus d'entraînements des nageurs, voire dans les compétitions elles-mêmes, le statut d'une nage à part entière.
Cependant, bien que cette idée soit séduisante, le jargon scientifique employé tout au long de l'ouvrage le rend particulièrement hermétique. Nous regrettons qu'il n'y ait pas eu un effort de vulgarisation pour rendre ce livre accessible au grand public.
Et si les façons de nager actuelles n'étaient qu'une étape dans le "process" d'adaptation des hommes au milieu aquatique? Et s'il était possible d'aller plus vite en immersion qu'en utilisant les quatre nages officielles? Certaines espèces animales, après avoir conquis la terre ferme - et au gré de dérèglements génétiques adéquats - sont retournées vers l'eau. Cette odyssée s'est accompagnée d'une transformation de taille dans les mécanismes de propulsion: l'action des membres tirant puis poussant l'eau a été délaissée au profit d'onduloscillations du corps entier. L'homme possède une faculté d'apprentissage qui le distingue de la plupart des autres animaux. La culture est sa marque de fabrique. Nager le dauphin n'est absolument pas naturel pour lui ; mais pas plus difficile ni plus artificiel que le dos, la brasse, le papillon ou le crawl. C'est la thèse défendue dans cet ouvrage. Pour cela, la théorie de l'évolution, la théorie des jeux et l'observation scientifique des épreuves de haut niveau seront mises à contribution. Au-delà du plaidoyer pour les coulées - l'émergence d'une cinquième nage - il s'agit d'une réflexion anthropologique sur le caractère arbitraire du savoir-nager, savamment entretenu par l'Institution sportive.
Contrairement aux requins - fussent-ils marteaux - nous ne naissons pas en sachant nager. Il faut apprendre. Et c'est là que le bât blesse. L'initiation du nageur est le processus par lequel il apprend à renoncer à certaines de ses possibilités à mesure que s'accroît sa capacité à investir son environnement immédiat. Par exemple : on l'incite à ne pas se noyer (au sens de s'immerger) pour ne pas se noyer (au sens de mourir par asphyxie) ; ce qui va à contresens du process d'adaptation des mammifères reconquérant le monde marin. On lui apprend à dissocier les mouvements de bras et de ceux des jambes dans un milieu où la propulsion peut bénéficier des actions du corps entier En dressant les nageurs à rester en surface, les techniques de l'homme ne vont-elles pas à contre-courant de celle des espèces les plus adaptées au milieu aquatique? La natation sportive échappera-t-elle encore longtemps au grand principe de l'évolution?
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