Interview d'Olivier Bolliet, préparateur physique
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Interview d'Olivier Bolliet

Olivier Bolliet

Portrait d'Olivier Bolliet

Olivier Bolliet est titulaire d'un doctorat en sciences du sport, formateur en préparation physique et intervenant auprès de nombreux sportifs de haut niveau dans différentes disciplines. Il a travaillé pendant une olympiade auprès des nageurs de Lyon natation. Outre L'Approche moderne du développement de la force, il est également l'auteur de deux autres livres : La préparation physique moderne et de Les tests de terrain : Plus de 130 protocoles pour mesurer la performance sportive

Cette interview a été réalisé à l'occasion de la sortie du livre d'Olivier Bolliet L'Approche moderne du développement de la force

Tout le monde a-t-il intérêt à se lancer dans un programme de développement de la force? Y a-t-il des prérequis pour suivre un programme de ce type?

A mon avis, à partir de 3 séances de natation par semaine, cela peut commencer à devenir vraiment intéressant d'ajouter des entraînements à sec.

Les exercices avec charge en salle ne sont pas forcément moins facile ou plus traumatisants que les petits exercices que l'on peut faire chez soi ou sur un bord de bassin. Par exemple, les pompes peuvent facilement induire une charge très importante par rapport au développé couché qui peut être réalisé avec des charges plus faibles. Le pré-requis est donc plutôt d'être bien encadré pour faire correctement les mouvements et ne pas risquer de se blesser.

Justement, de quelles solutions dispose le pratiquant pour être bien encadré?

L'idéal est de s'entraîner dans un club qui emploie un préparateur physique mais c'est encore rare.

Il y a ensuite les salles de fitness mais elles ne sont pas toujours le lieu adéquat pour réaliser une bonne préparation physique. Elles sont souvent très fréquentées, il n'y pas toujours le bon équipement et la bonne mentalité. Ca peut marcher si le pratiquant s'y rend à un horaire peu fréquenté et qu'il y a un bon encadrant mais ce n'est pas la norme.

Autre solution, le coaching personnel, au moins par correspondance. Le pratiquant va pouvoir bénéficier d'un plan d'entraînement et recevoir des conseils techniques.

Tout au long du livre, tu divises tes préconisations selon 5 types de force (force maximale, force vitesse, endurance de force, hypertrophie traditionnelle et hypertrophie fonctionnelle). Quel type de force doit privilégier le nageur?

Le nageur va faire un peu de tout au cours de la saison, à part l'hypertrophie traditionnelle qui est peu adaptée à la natation. A la fin du livre, je donne des exemples de planification qui permettent de voir comment cela peut s'organiser.

Il faut prendre en compte la spécialité mais aussi les éventuelles faiblesses du nageur. Par exemple, un nageur de fond aura généralement tendance à privilégier l'endurance de force. Cependant, le travail qu'il a réalisé dans l'eau au cours des années peut lui avoir donné un excellent niveau au cours des années dans ce domaine. On pourrait alors choisir de donner un coup de projecteur sur la force maximale.

Enfin, il faut sortir du mythe : "plus je suis musclé, plus je vais couler". A moins de négliger l'entraînement dans l'eau, la musculation apporte plus d'avantages que d'inconvénients. Romain Sassot [NDLR : nageur de Lyon Natation sélectionné aux jeux de Londres] a ainsi pris 4,6 kg de muscle en l'espace d'une olympiade et il a progressé d'une seconde au 100 mètres papillon.

Tu mets en garde contre la tentation de reproduire à l'identique le geste sportif en salle. En natation, cela correspondrait à l'exercice du charriot. Comment alors choisir ses exercices? Y a-t-il des incontournables?

Effectivement, j'irai jusqu'à dire que le charriot peut être contre-productif. On a vite fait avec la fatigue de réaliser un mauvais mouvement, en descendant les coudes par exemple.

De toute façon, quand on passe en salle, on sera toujours dans le général. Autant travailler sur de grandes fonctions et de grands exercices qui vont développer la force. Le transfert vers la natation se fera aussi bien.

S'il ne devait y avoir qu'un exercice, ce serait les tractions (ou le tirage à la poulie haute), en tout cas pour le crawl, le dos et le papillon. Le développé couché est bon pour la propulsion mais il faut s'en méfier car il met l'épaule dans une position de fragilité. Il faut le faire avec parcimonie et beaucoup de vigilance technique.

Il y a deux notions centrales dans ton livre, le tempo et le temps sous tension. Peux-tu les définir?

Dans la musculation traditionnellement en France, on ne prend pas en compte qu'une série de 6 répétitions, par exemple, peut durer 6 secondes, 20 secondes ou même 2 minutes. Or il faut aussi prendre en compte le temps d'effort (temps sous tension) car il va influer sur les processus énergétiques en oeuvre.

En jouant sur le tempo de l'exercice, on peut ainsi rapprocher le temps d'effort en salle du temps de l'épreuve préparée et ainsi se rapprocher des systèmes énergétiques utilisés pendant la course.

On s'est également aperçu qu'en changeant les tempos plus souvent, on pouvait améliorer les gains de force avec un tonnage (charge totale déplacée) plus faible.

Ce n'est pas un produit miracle, juste un nouvel outil pour progresser et qui va être très utile, surtout si l'on n'a jamais joué sur ce paramètre.

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